AVS 21 : une réforme au pas de charge et sur le dos des femmes

Avec cette nouvelle version, les femmes devraient assumer la majeure partie des coûts de cette réforme, notamment avec l’augmentation de 64 à 65 ans de leur âge AVS. Les mesures de compensation décidées par la Commission ne porteraient ainsi que sur une période de transition de 6 ans, au lieu des 9 prévus par le Conseil fédéral. La CSSS-N refuse donc de soutenir une compensation s’élevant à 66 % des coûts et le principe de contributions par paliers.
 
Alors que le Conseil fédéral prévoyait une augmentation de la TVA de 0,7 point, la CSSS-N se borne à une augmentation de 0,4 point, coupant ainsi de précieux apports financiers à l’AVS. Pour Pierre-Yves Maillard, conseiller national (VD), « la droite ne cherche pas de stabilisation et de solutions à long terme, car son objectif reste une augmentation de l’âge de la retraite pour toutes et tous ». En outre, la CSSS-N soutient de nombreuses détériorations apportées par le Conseil des États, comme le fait de ne pas autoriser la retraite flexible jusqu’à l’âge de 63 ans.
 
De plus, la proposition Maillard, demandant que les sommes versées par le fonds AVS à la Banque nationale suisse (BNS), en raison des taux négatifs, soient abandonnées, a également été rejetée malgré les milliards de bénéfices annoncés par cette dernière. « Pour le PS, les lignes rouges annoncées sont aujourd’hui franchies. Sans une correction majeure du projet en plénum, le PS lancera le référendum », rajoute encore Pierre-Yves Maillard. Une version aussi déséquilibrée du projet est totalement dénuée de chances de succès dans les urnes.