Pour Pierre-Alain Fridez, conseiller nationale (PS/JU), « la rapidité de la récolte de signatures du référendum démontre qu’un nombre très important de personnes estiment que cet achat est un pur gaspillage. ». Luc Recordon, conseiller aux Etats (verts/VD) confirme dans la foulée : « la ruée populaire pour signer ce référendum a vraiment été impressionnante et beaucoup de personnes voulaient absolument le signer, afin d’empêcher cette dépense insensée. »
Au vu de la durée de récolte, la conclusion est sans appel : les neuf milliards destinés aux Gripen doivent être bloqués. L’achat de 22 Gripen, à lui seul, coûtera déjà plus de 3 milliards de francs. Cette dépense est proposée, alors même que l’argent fait défaut pour d’autres investissements, tels que l’AVS, la formation, les transports publics ou encore le développement de nouvelles énergies.
Le fait que l’avion désigné par le Conseil fédéral n’existe aujourd’hui que sur le papier est d’autant plus inquiétant. Ainsi, la Suisse devrait payer 40% de la somme d’achat en avance, sans avoir la garantie que le Gripen volera réellement un jour et ce risque financier est aujourd’hui assumer par les contribuables. Cet achat de plusieurs milliards ne se justifie pas, même du point de vue sécuritaire. En effet, l’armée vient d’investir plusieurs millions de francs dans la mise à niveau technique des actuels F/A-18. Quant à la mission de police du ciel, celle-ci est parfaitement assurée aujourd’hui, sans ces nouveaux avions.
Ainsi, l’alliance « Non aux milliards pour des avions de combat » a récolté près de 80'000 signatures. La validation des signatures auprès des communes suit son cours et de nouvelles signatures sont encore réceptionnées tous les jours. Le dépôt officiel auprès de la Chancellerie sera organisé officiellement au début du mois de janvier.