La politique suisse n’a apparemment pas retenu la leçon en matière de transparence. Le rapport GRECO, publié aujourd’hui, délivre de nouveau de mauvais résultats à la Suisse. Bien que le PS vilipende depuis des années le manque inquiétant de transparence, le financement des partis politiques se déploie encore dans l’ombre. « Les électrices et les électeurs ont le droit de savoir d’où provient l’argent des partis», demande la conseillère nationale (VD) Cesla Amarelle. Comme il est peu concevable que le Parlement avance positivement sur ce dossier, le PS a élaboré un projet d’initiative pour plus de transparence dans le financement des partis politiques.

„Qui paie commande“, ce dicton populaire n’est pas digne d’une démocratie ; mais en Suisse, c’est encore pire : en raison du manque de transparence, il est évident que celui qui paie est encore celui qui a le dernier mot. Il reste inacceptable que les partis de droite veulent laisser comme avant dans l’ombre ceux qui financent vos campagnes électorales et vos campagnes de votations.

Pour cela, le nouveau rapport du Groupe d’Etats contre la corruption (GRECO) du Conseil de l’Europe déplace la Suisse dans le groupe des pays non conformes et lance une procédure contre le manque de transparence dans le financement des partis, des votations et des élections. C’est un verdict gênant pour la Suisse et sa tradition de démocratie directe, à laquelle les partis de droite font justement référence. Ce n’est pas pour rien que Transparency International qualifiait la Suisse à ce propos de « pays en voie de développement avec de grandes possibilités d’amélioration ».

Dans l’intérêt de la formation libre des opinions, les partis devraient rendre publics leur budget de même que leurs dons à partir d’un montant excédent 10'000 francs. Cette franchise renforce la confiance en la politique – et le PS met en œuvre cette pratique depuis des années déjà. Le PS travaille en ce moment sur une initiative populaire appropriée et va décider de son lancement éventuel en 2014. 

21. nov 2013