Le sondage publié aujourd’hui par l’institut Gfs laisse présager d’un passionnant dimanche de votations. L’initiative 1:12 fait face, de manière remarquable, à la campagne massive de ses opposant-e-s ; la population en ayant soupé de tolérer les abus manifestes des managers. L’initiative 1:12 est à la fois simple à comprendre et très intuitive, ce qui n’est absolument pas le cas de l’initiative UDC sur les familles. En effet, son contenu contredit son titre : au lieu d’alléger les charges fiscales des familles, elle ne permettra que de faire quelques cadeaux aux plus aisées, tout en laissant d’importants trous dans les caisses des cantons.

L’initiative UDC sur les familles n’est qu’un miroir aux alouettes, avec une capacité de nuisance très importante. Plus d’un milliard de francs par an disparaîtra ainsi des caisses publiques en cas d’acceptation. L’application de cette initiative impliquera nécessairement des baisses massives des rentrées fiscales. La réalité est donc très éloignée de l’opération neutre sur le plan financier annoncée par les initiant-e-s. Différemment exprimé, celui qui ne pourra pas déduire les frais de garde de sa déclaration d’impôts, devra payer beaucoup plus d’impôts afin de compenser les pertes.

Le soutien aux familles est un objectif louable, qui ne peut qu’être salué. Mais il doit se concrétiser au travers d’allocations pour enfants ou de formation, d’une aide pour des logements abordables ou encore un accès plus aisé aux structures d’accueil. L’initiative UDC ne revient au final qu’à faire un cadeau fiscal aux familles les plus aisées sur le dos des finances publiques.

Les sondages relatifs à l’initiative 1:12 sont bien plus réjouissants. Le nombre de votant-e-s soutenant l’initiative est, une fois encore, au même niveau que les opposant-e-s. Malgré une campagne de peur de plusieurs millions et d’un support médiatique important, nombre de citoyen-ne-s ne cède pas au vent de panique que tentent d’insuffler les milieux patronaux et Economiesuisse. Quel que soit le résultat de l’initiative 1:12, celle-ci est déjà victorieuse, car elle a permis de faire sauter un tabou : voilà des mois qu’elle porte le débat sur la répartition des richesses dans notre pays. Le temps des profiteurs est désormais compté.

Le résultat relativement serré du sondage sur la vignette démontre la complexité du projet. Les tenant-e-s du projet rappellent que le prix de la vignette est inchangé depuis presque 20 ans et que des moyens supplémentaires sont nécessaires pour mener à bien les différents projets routiers en cours. Du côté des opposant-e-s, on précise que l’affectation de ces nouvelles recettes n’est pas clairement définie et qu’elles ne doivent aucunement servir à réaliser des projets totalement insensés comme le 2e tunnel routier au Gothard. 

18. oct 2013