Le Conseil fédéral a décidé aujourd’hui de ne pas ancrer les « limites de position » contre la spéculation des biens alimentaires dans l’ordonnance sur l’infrastructure des marchés financiers (OIMF). Pour le conseiller national (VS), Mathias Reynard, « il est regrettable que le Conseil fédéral n’ait pas décidé de cadrer l’activité de certains groupes financiers. Ceux-ci misent sur une hausse des prix des biens alimentaires, sans créer la moindre valeur, tout en augmentant la faim et la pauvreté dans les pays du Tiers-monde ». Ceux qui estiment que cette spéculation, très éloignée des principes éthiques, devrait être cadrée pourront voter OUI le 28 février prochain à l’initiative « stop à la spéculation ».

L’initiative populaire « pas de spéculation sur les denrées alimentaires » sera soumise au verdict populaire le 28 février 2016. Elle exige la fin de la spéculation sur les biens alimentaires dont le seul objectif est un pur appât du gain. Ainsi, les fluctuations de prix pourront être limitées et une lutte efficace contre la faim dans le monde pourra enfin être menée. La production, le commerce et la vente de biens alimentaires ne sont pas concernés par l’initiative. Le commerce réel de biens alimentaires reste également possible.

La spéculation des biens alimentaires aurait pu être limitée par le Conseil fédéral dans l’OIMF. Malheureusement le gouvernement a renoncé à introduire dans l’ordonnance des « limites de position ». Au vu du contexte international, il s’agit là d’une réelle chance manquée : les Etats-Unis ayant déjà introduit ce type de « limites de position » et l’Union européenne procédera de même au plus tard en 2017. La Suisse aurait donc pu jouer un rôle de pionnière. A défaut d’une solution pragmatique venant du Conseil fédéral, le peuple aura la possibilité de jouer les précurseurs en soutenant l’initiative contre les spéculations alimentaires. 

25. nov 2015