Le PS a pris connaissance, non sans surprise et incompréhension, du fait que le Conseil fédéral maintenait sa ligne sur le programme de stabilisation 2017-2019. Economiquement inutile ce programme met en danger le plus important appui à la conjoncture suisse, à savoir la demande intérieure. Le Conseil fédéral définit mal ses priorités : alors que l’armée sera mieux pourvue financièrement, des coupes disproportionnées sont planifiées dans la formation, la coopération internationale et dans le domaine social.

Au vu de la crise du franc et des inattendues bonnes nouvelles sur les comptes 2015 de la Confédération (2,3 milliards de bénéfices), le PS a exigé la suspension du programme de stabilisation pour une durée d’un an. Sur fond de cadeaux fiscaux se chiffrant en milliards dans le cadre de la RIE III, les coupes prévues apparaissent comme cyniques et inutiles. Malheureusement, la politique financière de la majorité de droite du Conseil fédéral et du parlement ne connaît qu’une seule direction ; celle des coupes et des démantèlements. Une seule exception : l’armée, domaine pour lequel le gouvernement bourgeois, tout comme le parlement, ne voit aucune contradiction à dépenser plus, jusqu’au 20 milliards sur les quatre prochaines années.

Ainsi, le Conseil fédéral péjore encore une situation dans laquelle des priorités ont déjà été mal posées. Prétexter que ces domaines ont connu les plus fortes augmentations ces dernières années pour « justifier » ces mesures d’austérité dans la formation et dans la coopération internationale est totalement rocambolesque. Si les budgets ont été revus à la hausse, c’est d’une part parce que des stratégies claires avaient été mises en place et, d’autre part, parce que des besoins accrus y ont été reconnus. La logique du Conseil fédéral reviendrait à exiger d’une entreprise en pleine crise conjoncturelle des économies dans les départements qui lui permettront de s’en sortir, sous prétexte qu’elle y avait déjà massivement investi au cours des dernières années.

06. avr 2016