Le Conseil fédéral, dominé par les partis bourgeois, donne une image navrante dans le dossier de la politique européenne. Tout d’abord, le conseiller fédéral PLR Didier Burkhalter avait mis en veilleuse les travaux sur l’accord-cadre institutionnel. Ensuite, la conseillère fédérale PDC Doris Leuthard lie la question, purement technique, de l’équivalence boursière avec la décision, pourtant prise il y a longtemps, de l’assentiment de la Suisse au milliard dit « de cohésion » et ce, de façon parfaitement inutile. Quelques jours plus tard, les conseillers fédéraux UDC Ueli Maurer, et PLR Johann Schneider-Amman donnent chacun un interview dans leur dos, et politisent encore davantage les négociations techniques en cours avec l’UE. Pour finir ce mauvais feuilleton, le Conseil fédéral s’étonne par la suite, lorsque l’UE perd patience, et prend elle-même des mesures de rétorsion politiques.

L’ineptie atteint ici des sommets, lorsque l’annonce est faite aujourd’hui qu’en réaction, les droits de timbre se verront purement et simplement abolis en Suisse. « Tout ceci n’est rien d’autre qu’un cadeau fiscal à hauteur de milliards offert aux spéculateurs boursiers et aux entreprises. Ce cadeau fiscal fait au secteur financier ne tient pas la route, et ne va sûrement pas aider à la détente dans les relations bilatérales avec l’UE », critique avec raison Christian Levrat, Président du PS Suisse.

Dès lors, le PS exige des conseillers fédéraux bourgeois de renoncer à leur comportement tout ce qu’il y a de plus contre-productif dans le dossier de la politique européenne. « Notre ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis doit immédiatement s’emparer du dossier et cesser de se réfugier derrière une prétendue période de grâce de 100 jours. L’épouvantable cacophonie de ces dernières semaines, qui partait dans toutes les directions, sans faire montre d’aucun plan, ni vision, a déjà fait suffisamment de dégâts comme cela. La Suisse a désormais besoin de la sécurité juridique, et de rétablir la relation de confiance qui régnait jusqu’alors avec son voisin européen ou sinon, le blocage total des négociations en cours ne tardera pas ! » avertit Christian Levrat. La mission du ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis, comme du collège gouvernemental dans son entier, consiste désormais à avancer dans le dossier de l’accord-cadre institutionnel, et de parvenir à des résultats probants avant la fin 2018. 

21. déc 2017