Sous l‘appellation fallacieuse d’une aide aux familles, l’UDC propose une politique clientéliste avec pour conséquence une redistribution des richesses du bas vers le haut. Avec cette initiative, le parti agrarien demande que les familles dans une situation aisée soient fiscalement avantagées. Premièrement, les déductions fiscales profitent toujours, en priorité, aux plus hauts revenus. Deuxièmement, la moitié des familles ne pourront retirer aucune aide de cette proposition, car elles ne paient aujourd’hui aucun impôt fédéral direct. Et troisièmement, seules quelques familles peuvent se passer d’un second revenu. Les rares familles dans cette situation connaissent généralement une répartition parentale laissant « madame » aux fourneaux.
Pour deux familles sur trois, la réalité est totalement différente : les deux parents travaillent, parfois par choix, mais souvent par obligation. Ainsi, la majorité des familles en Suisse peuvent donc déduire aujourd’hui des frais de garde existant réellement. Si les déductions de charges virtuelles venaient à être acceptées, la facture de 1,4 milliards de francs correspondra à un transfert des caisses publiques cantonales et fédérales vers les familles à haut revenu. Ces pertes de rentrées fiscales auront évidemment des conséquences dans de futures mesures d’austérité, dont les principales victimes seront les familles à bas et moyens revenus.
La volonté d’un traitement équitable entre les différents modèles familiaux serait totalement bafouée avec cette initiative. En effet, de nouvelles inégalités seraient ainsi créées, au profit des familles qui peuvent garder eux-mêmes leurs enfants. Différemment exprimé, une déduction fiscale pour des charges inexistantes reviendrait à autoriser une déduction fiscale pour enfant aux couples qui n’en ont pas. Pour toutes les raisons explicitées, le comité de gauche et des syndicats invite la population à rejeter clairement ce texte le 24 novembre prochain.
Source: Le comité de gauche contre l’initiative UDC sur les familles