Les partis de gauche, les syndicats et les églises, regroupés au sein de « l’Alliance du dimanche », se sont mobilisés pour faire aboutir le référendum contre la modification de la loi sur le travail qui doit permettre l’ouverture des shops des stations-service 24 heures sur 24. 86'000 signatures ont été récoltées dont 67'000 déposées ce 3 avril à Berne.

Il est très important de refuser cette modification de loi pour donner un coup d’arrêt à la libération des horaires des commerces et du travail en général voulue par la majorité de droite du Parlement. En effet, après les horaires d’ouverture des shops, le Parlement vient d’accepter, malgré l’opposition ferme des groupes de gauche, deux nouvelles motions qui concernent cette fois l’ensemble des commerces :

  • La motion Lombardi qui demande que les heures d'ouverture des commerces de détail soient harmonisées, au minimum de la manière suivante: du lundi au vendredi de 6 à 20 heures et le samedi de 6 à 19 heures.
  • La motion Abate qui demande d’autoriser l’ouverture des commerces le dimanche partout en Suisse et toute l’année… et que cette dérégulation des ouvertures dominicales soit introduite par voie d’ordonnance…. Ce qui empêche de la combattre par voie de référendum. Il est impensable qu’une détérioration aussi grave des conditions de travail soit introduite en Suisse sans consulter le peuple.  C’est pourquoi l’Alliance du dimanche se réserve le droit d’engager des démarches juridiques pour faire examiner cette procédure par les tribunaux !

Sur le fond, il faut s’opposer à cette vague de libéralisations et à cette fuite en avant qui veut nous faire croire que les citoyens doivent pouvoir faire leurs courses 24 heures sur 24 et qu’ils ont un besoin de consommer sans limite… c’est oublier un peu vite que le pouvoir d’achat reste, lui, bien limité pour la grande majorité ! Non, l’extension des horaires d’ouverture des commerces n’est pas une nécessité économique ou sociétale et elle n’amènera pas d’augmentation globale de la consommation.

De plus, l’ouverture des shops 24 heures sur 24 viendrait encore favoriser ces commerces-là par rapport à tous les autres et leur imposer une concurrence déloyale !

Il faut refuser ces dérégulations car elles péjorent les conditions de travail du personnel de la vente. Ce secteur est déjà un de ceux qui pratiquent les salaires les plus bas et il n’y a pas de raison d’exposer ses employés aux désagréments du travail de nuit et aux dangers qu’il représente pour leur santé. Le travail de nuit doit rester limité aux secteurs où il est vraiment indispensable comme dans la santé, les transports publics ou la sécurité !

Le référendum veut empêcher que l’on entre dans le dangereux engrenage qui pourrait progressivement conduire vers  la journée de travail de 24 heures, une évolution qui va entraîner le stress des familles et la fin d’une régénération aussi saine qu’indispensable pour les individus.
Dans des consultations similaires, les cantons de Genève, Fribourg, Jura, Saint-Gall, Zurich et Lucerne ont déjà dit non, engageons-nous pour que le peuple suisse fasse de même pour préserver la qualité de vie du personnel du secteur de la vente et pour que notre société conserve un rythme de vie respectueux des nuits et des dimanches comme temps de repos et de resourcement nécessaires au bien-être de la majorité de la population !

03. avr 2013