L’initiative Lüscher, qui réclame l’ouverture 24h sur 24 des shops de stations-service, a tout d’un attrape-nigaud. Sous ses faux airs de progrès, elle se traduit concrètement par une véritable mise à sac des acquis sociaux des employés. 

Faire ses courses 24 h sur 24 n’a rien d’un droit humain fondamental. En revanche, travailler dans des conditions de travail acceptables et équitables est un droit reconnu pour tous.

Il n’empêche: la nouvelle législation soutenue par la majorité de droite du Parlement piétine allègrement les intérêts des employé-e-s et fait fi des acquis de ces dernières décennies en matière de protection des salarié-e-s. Ni moderne, ni progressiste, cette loi nous ramène aux premiers jours de la révolution industrielle, lorsque les patrons pouvaient librement disposer de leurs ouvriers: un retour en arrière que nous ne tolérerons en aucun cas.

Entre les revendications des propriétaires de magasins, les besoins de la société et les intérêts des salarié-e-s, la balance ne doit pas systématiquement pencher en faveur des deux premiers et au détriment du personnel. Le peuple suisse n’a pas besoin d’employé-e-s de magasins corvéables 24 h sur 24.

En outre, le caractère nocif du travail de nuit a été prouvé depuis longtemps. Dans de nombreux secteurs, tels les hôpitaux, la presse et d’autres métiers, il est certes indispensable. Qu’on en reste là !! N’imposons pas le travail de nuit dans les domaines où il n’est tout simplement pas nécessaire.

Enfin, la libéralisation des horaires d’ouverture des shops de stations service pourrait ouvrir la porte à une évolution inquiétante et voir se multiplier les interventions parlementaires pour l’ouverture 24 h sur 24 des commerces, la suppression des obstacles à la libéralisation et la restriction de la protection des salarié-e-s.

Plusieurs indices vont dans ce sen : la libéralisation des horaires des shops de stations-service favorise un secteur marginal par rapport à tous les autres. L’absence de réaction, voire le soutien actif des acteurs économiques s’explique aisément: les entreprises attendent d’autres mesures de libéralisation. Elles savent que la mise en place des horaires 24 h sur 24 dans les stations service constitue le premier pas vers la suppression d’autres garde-fous. Le PS refuse cette évolution délétère et combattra l’initiative Lüscher.
 
La présidence du PS Suisse a ainsi décidé de soutenir le référendum contre cette loi. Cette proposition sera discutée dans dix jours par le Comité directeur du parti. Etant donné le peu de temps disponible pour rassembler les signatures, le PS souhaite d’ores et déjà se positionner clairement contre cette loi inutile avant de participer à la collecte des signatures, dès l’obtention de l’aval du Comité directeur.

09. jan 2013