D’une part, la discrimination fiscale des couples mariés ne subsiste que pour l’impôt fédéral direct, ce qui réduit la portée de l’initiative. De plus, le texte du PDC ne dit rien de la manière concrète de résoudre le problème. Par contre, il interdit l’instrument le plus efficace pour combattre la «pénalisation du mariage»: l’imposition individuelle. Les effets positifs de la taxation individuelle seraient de supprimer les obstacles à l’intégration professionnelle du conjoint rapportant un deuxième salaire. Dans les faits, elle encouragerait principalement des femmes à augmenter leur temps de travail.
De plus, cette initiative veut inscrire dans la Constitution une définition totalement dépassée du mariage, comme l’union d’un homme et d’une femme exclusivement. Vision passéiste de la famille qui fait fi de la réalité de nombreux ménages actuels, cette conception discrimine tous les êtres humains ayant une autre orientation sexuelle, c’est inadmissible.
Au fond, cette initiative consiste à prendre l’argent dans les poches des ménages modestes pour les mettre dans celles des 2,5% des familles les mieux nanties. Pour compenser les pertes fiscales, la Confédération devrait alors couper, notamment dans nos retraites et dans les subventions aux primes d’assurance-maladie. D’autres postes du budget de la Confédération seraient menacés: agriculture, formation, transports ou encore recherche. Du point de vue des finances fédérales, un oui relèverait du suicide: la réforme de la fiscalité des entreprises implique déjà un sacrifice d’un milliard de francs, qui s’ajoutent aux 3 milliards d’économies votées par le parlement. Ne vous laissez pas aveugler le 28 février, votez tout simplement NON!