Le règlement Dublin est entré en vigueur il y a exactement dix ans. Le PS ne peut que dresser le constat suivant : ce n’est pas une réussite. L’Europe ne parvient pas à traiter les réfugié-e-s avec dignité et à trouver des solutions à l’échelle européenne. Le règlement Dublin ne contribue guère à améliorer la situation précaire de celles et ceux qui fuient leur pays. Mais la Suisse porte aussi sa part de responsabilité.

En raison de sa situation géographique au cœur de l’Europe, la Suisse n’est pas confrontée aux demandes d’asile dans la même mesure que les pays situés à ses frontières extérieures, à savoir l’Italie, la Grèce, l’Espagne et Malte. « La Suisse bénéficie donc grandement de Dublin. Raison de plus pour que notre pays prenne enfin ses responsabilités en matière d’accueil », déclare Ada Marra, conseillère nationale (VD) et vice-présidente du PS Suisse. Les comparaisons internationales montrent que la Suisse applique très strictement le règlement Dublin. En 2016, par exemple, elle a effectué un nombre similaire de renvois à l’Allemagne, qui voit pourtant arriver dix fois plus de réfugié-e-s.

Selon le règlement Dublin, les demandeurs et demandeuses d’asile encourent le risque d’être renvoyés dans des pays où les structures d’asile sont inadéquates. « La Suisse doit enfin reconnaître le droit d’entrée explicitement prévu par le règlement Dublin et assumer elle-même la responsabilité de ces demandes d’asile », déclare Valérie Piller Carrard, conseillère nationale (FR). Cela vaut en particulier pour les familles avec de jeunes enfants, celles et ceux qui sont scolarisés, les personnes ayant des problèmes de santé ou une famille en Suisse, et pour des raisons humanitaires.

Sur le plan international, la Suisse doit œuvrer en faveur d’une répartition plus équitable des demandes d’asile, qui oblige tous les États et garantit un traitement humain à toutes les personnes demandeuses d’asile. Le PS s’oppose à ce que l’Europe devienne une forteresse. Elle soutient les décisions du Conseil fédéral en matière de réinstallation, mais considère qu’elles sont tout à fait insuffisantes au regard des 65 millions de réfugié-e-s dans le monde. « Nous nous engageons en faveur d’une politique d’asile humaine – en Suisse, en Europe et dans le monde entier », ajoute encore Ada Marra.

12. déc 2018