Le PS a tenu aujourd’hui une conférence de presse, afin de présenter ses 13 mesures visant à appliquer enfin le principe « à travail de valeur égale, salaire égal ». Concrètement, le PS exige un contrôle des salaires contre la discrimination, une nouvelle répartition du travail rémunéré et non rémunéré, une représentation appropriée des deux sexes à tous les niveaux et une revalorisation des salaires féminins. Le PS invite les entreprises à le rejoindre dans la lutte contre les discriminations salariales. Ainsi, 16 des plus grandes entreprises suisses ont reçu cette semaine un courrier les encourageant à montrer le bon exemple, en réalisant une analyse statistique de leur structure salariale.

L’égalité entre hommes et femmes au sein de la famille, dans la formation et le travail est ancrée dans la Constitution fédérale depuis 1981. Depuis 1996, la loi sur l’égalité complète ce principe en instituant le concept « à travail de valeur égale, salaire égal ». Malgré tout, les femmes continuent à gagner, en moyenne, 1800 francs de moins que les hommes, mois après mois. 684 francs sont directement imputables à de la discrimination.

Les faits contredisent les dires des politicien-ne-s bourgeois-es et des associations économiques : la discrimination salariale est une réalité. Pour Barbara Gysi, vice-présidente du PS Suisse, « l’autorégulation a échoué. La différence massive et injuste en matière salariale existe bel et bien. Après cet échec du dialogue salarial, il faut maintenant des mesures contraignantes ».

La première étape passe par la transparence. « Nous voulons que les entreprises soient obligées de vérifier, tous les trois ans, leur échelle salariale sous l’angle de la discrimination. », a précisé Cesla Amarelle, vice-présidente des Femmes socialistes. Le PS propose ainsi la mise sur pied d’une autorité indépendante de contrôle de l’égalité salariale, dont la mission serait de conseiller les entreprises, de mener les contrôles standardisés des salaires et, au besoin, d’appliquer les sanctions aux entreprises prises en défaut.

Cependant, la discrimination salariale n’est qu’une partie du problème. Ainsi, la conciliation entre vies familiale et professionnelle est insuffisante en Suisse. Yvonne Feri, présidente des Femmes socialistes, a précisé que « le PS ne veut pas que toutes les femmes travaillent. Nous voulons simplement que les femmes, tout comme les hommes, puissent avoir réellement le choix ». L’économie suisse doit également se féminiser à tous les niveaux. La solution passe par l’introduction d’un quota de genre de 30% au minimum au sein des directions et des conseils d’administration.

Le PS entend parcourir le long chemin vers l’égalité aux côtés des entreprises. Par courrier, 16 des plus grosses entreprises suisses ont été invitées à franchir un premier pas en matière de transparence salariale. Pour Andy Tschümperlin, président du Groupe socialiste aux Chambres fédérales, « il faut espérer que les entreprises saisissent cette chance. Nous allons persévérer et serons cette semaine dans la rue pour l’égalité salariale. Nous allons par ailleurs en faire un point fort de la prochaine législature ». La discrimination salariale n’est pas une peccadille et 34 ans de non-respect de la Constitution sont suffisants !

21. avr 2015