Sur les probables recommandations du conseiller fédéral Ignazio Cassis, le Conseil fédéral a décidé que la Suisse ne sera pas représentée à Marrakech, où le Pacte mondial sur les migrations de l’ONU sera adopté les 10 et 11 décembre. Par ailleurs, il ne se prononcera sur cette question qu’après le débat parlementaire qui aura lieu lors de la session d’hiver. Cette attitude est un témoignage supplémentaire d'une perte d'orientation en matière de politique étrangère.

« Il est dans l’intérêt de la Suisse de créer un cadre global pour la migration, de définir des règles et normes claires et de renforcer les droits humains des migrantes et des migrants. La gestion de la question migratoire ne peut pas être réglée uniquement au niveau national », explique Valérie Piller Carrard, conseillère nationale (FR). « En outre, la grande majorité des mesures requises par ce Pacte sont déjà respectées en Suisse ».

Le 10 octobre, le Conseil fédéral n’avait pas encore renoncé à signer le Pacte. Ce n’est qu’après la pression de la droite qu’un vote aura lieu durant la session d’hiver sur une motion pourtant anticonstitutionnelle, qui exige l’approbation du Pacte par le Parlement. Selon la Constitution fédérale, le Conseil fédéral est seul responsable de l’approbation des déclarations politiques non contraignantes, et non le Parlement.

« La tradition de notre pays repose sur une importante tradition diplomatique », explique encore Valérie Piller Carrard. « Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis ferait bien de se rappeler de cette tradition et de l’appliquer au lieu de prendre exemple sur la politique menée par Donald Trump ».

21. nov 2018