Le Grand Conseil du canton de Thurgovie a entériné aujourd’hui la décision d’abolir l’apprentissage du français à l’école primaire. « Pour le Parti socialiste, que le Grand Conseil thurgovien se lance dans une telle pente savonneuse est absolument inacceptable. Nous devons désormais agir pour trouver une solution fédérale à la question des langues nationales », explique le conseil national Mathias Reynard (VS). Le PS se donne jusqu’à la session d’automne pour trouver une solution et modifier la loi sur les langues, afin que l’apprentissage des langues nationales à l’école primaire y soit ancré.

Le peuple a accepté, avec 86% des voix, d’inscrire dans la Constitution l’article sur la formation. En renonçant à l’apprentissage du français au niveau primaire, le canton de Thurgovie transgresse ouvertement l’harmonisation de l’instruction publique, rendue pourtant obligatoire par la Constitution fédérale. « Pour le PS, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », estime Mathias Reynard. Au sein de cette Suisse plurilingue, l’intercompréhension entre les régions linguistiques est essentielle pour la cohésion nationale, comme l’a réaffirmé le Parti socialiste la semaine dernière en conférence de presse.

En réaction à la suppression du français, le PS va proposer une modification de la loi sur les langues lors de la session d’automne des chambres fédérales. L’apprentissage d’une langue nationale seconde à l’école primaire doit être rendu obligatoire. Cela implique également que les cantons doivent soutenir leurs enseignant-e-s et leur mettre à disposition les moyens nécessaires pour que l’apprentissage du français soit de qualité. 

13. aoû 2014