La crise liée à la propagation du Covid-19 s’aggrave en Suisse, tant au niveau sanitaire qu’économique. Les premières suggestions formulées par le PS Suisse, la semaine dernière, pour gérer au mieux cette situation exceptionnelle s’avèrent adéquates. Désormais, le PS propose une stratégie à trois piliers afin de répondre de manière ciblée aux défis économiques et sanitaires à venir.

1. Afin d'amortir l'impact économique à court terme de la pandémie, des mesures doivent être prises essentiellement pour garantir l'emploi, le versement des salaires et l'existence des petites entreprises et des travailleuses et travailleurs indépendants.

  • Élargissement et accès facilité aux indemnités en cas de réduction d’horaire de travail pour les personnes au contrat de travail à durée déterminée : les employé-e-s peu ou pas assurés (par exemple dans l’art, la culture ou l’événementiel) doivent bénéficier d'une protection spéciale.
     
  • Soutien financier direct aux petites entreprises (jusqu’à 50 employé-e-s) et aux indépendant-e-s qui subissent une baisse de leur chiffre d'affaires en raison des mesures du Conseil fédéral : cela peut se faire au moyen d'un crédit d'urgence afin d’indemniser directement les pertes de revenu et de gains non assurés. Pour les grandes entreprises, un fonds de compensation peut être créé pour remédier facilement aux problèmes de liquidités grâce à des prêts sans intérêt ou sous garanties.
     
  • Règlement anticipé des questions d'indemnisation : si la fermeture de certaines entreprises est ordonnée (par exemple, à cause de frontières fermées pour les frontalières et frontaliers), les questions d’indemnisation doivent être réglées à l’avance par la Confédération.
     
  • Indemnisations par la Confédération en cas de non-assurance : La Confédération intervient lorsque des pertes non assurées ont des conséquences économiques importantes, comme des réductions d’effectifs. Cela peut s'appliquer aux entreprises souffrant de la chute de leurs marchés d'exportation à la suite de la crise du Covid-19. Dans ces cas-là, la Confédération doit couvrir une partie des pertes grâce à une garantie extraordinaire contre les risques à l'exportation. En contrepartie, les entreprises doivent s'engager à ne pas procéder à des licenciements.


2. Le personnel soignant fournit un excellent travail dans la gestion de la crise, mais il est soumis à une pression croissante. Des préparatifs sont en cours pour permettre la prise en charge de davantage de cas de coronavirus. Des mesures urgentes sont également nécessaires pour renforcer le secteur de la santé.

  • Mesures de protection sanitaire pour le personnel : Les mesures de protection de la santé du personnel soignant et de leur entourage doivent être renforcées. Une prolongation de la crise entraîne inévitablement une hausse des cas infectés et une plus grande exposition du personnel soignant, qui assure déjà un engagement extraordinaire (heures supplémentaires, congés suspendus, augmentation de la charge de travail, aide du personnel soignant à la retraite). La Confédération doit soutenir le personnel soignant par des mesures d'accompagnement afin qu'il puisse remplir ses fonctions de manière appropriée et protégée, par exemple, en couvrant les frais de garde d'enfants et autres dépenses exceptionnelles.
     
  • Renforcer les capacités de prise en charge : Il est nécessaire de décharger le système de santé afin de mieux prendre en charge les patient-e-s à risque et les personnes âgées. Plus de ressources financières pour l’aide et les soins à domicile doivent être allouées. Les places stationnaires en hôpital doivent être augmentées dans la mesure du possible et rendues disponibles pour les traitements. Les capacités ambulatoires doivent également être renforcées, car toutes les personnes nécessitant des soins ne peuvent pas être hospitalisées.
     
  • Amortir les coûts supplémentaires de la santé : la Confédération doit amortir les coûts supplémentaires des soins hospitaliers et ambulatoires au sein de système de santé, afin de ne pas assister à une explosion des primes en 2021. 45 % des coûts hospitaliers sont en effet habituellement pris en charge par les assuré-e-s. La Confédération soutient les cantons dans la prise en charge des coûts supplémentaires, qui ne doivent pas être reportés sur les assuré-e-s sous forme de primes d’assurance-maladie plus élevées. 
     
  • Campagne de formation dans le secteur des soins : à moyen terme, la demande pour une campagne de formation doit être enfin satisfaite afin de recruter suffisamment de relève en Suisse. Il est également urgent d'améliorer les conditions de travail afin que les gens gardent leur emploi plus longtemps.

3. Une fois la pandémie derrière nous, l’économie ne se remettra pas immédiatement sur pied. Plus la crise se prolonge, plus il est urgent de préparer un plan de relance économique.

  • Plan d’investissement et de relance économique : le Conseil fédéral doit élaborer un plan d'investissement et de relance économique si la propagation du coronavirus se poursuit plus longtemps et s’aggrave.
     
  • Mesures de stimulation de l'économie : lorsque la crise du Covid-19 s’estompera, l'économie suisse ne pourra pas être relancée simplement en appuyant sur un bouton. Des mesures de stimulation de l'économie doivent être clairement anticipées et encouragées (par exemple, par des programmes d’infrastructures dans le cadre de la politique climatique) afin de soutenir le commerce et les PME, et donc l'économie nationale.
12. mar 2020