Moins d’une semaine après l’annonce surprenante, mais surtout erronée du point de vue du PS, de la BNS d’abolir le taux plancher, le Conseil fédéral intervient sans coordination et dans un certain embarras. Le ministre de l’économie, Johann Schneider-Ammann, ne pouvait aujourd’hui expliquer de quelle manière il entendait protéger l’économie et les places de travail des dommages prévisibles qui s’annoncent. Au lieu de ressortir du tiroir la poussiéreuse recette de la dérégulation et de tenter de présenter le rapport sur la croissance comme une nouveauté, le gouvernement ferait mieux de présenter de véritables solutions.

Depuis l’annonce de la BNS, le Conseil fédéral donne une bien lamentable image de notre collège gouvernemental. La ministre des finances et celui de l’économie se contredisent publiquement, ce dont ni les entreprises indigènes et leurs employé-e-s, ni le logique besoin de confiance extérieur n’ont besoin. Ainsi, au lieu de se présenter avec des propositions, le Conseil fédéral se borne à prôner une dérégulation et des baisses d’impôts, tout en saluant un rapport écrit de longue date comme une réponse à la crise du franc.

Il est indéniable qu’avec l’abolition du cours plancher, tout cours inférieur à 1,15 franc pour un euro met la Suisse face à un dilemme. Deux choses sont sûres pour le PS : primo, un effort commun est nécessaire pour faire face à l’imminence de la crise ; nous devons miser sur la solidarité et non sur les jeux de pouvoir. Secundo, ce ne sont pas les employé-e-s qui doivent payer les pots cassés de cette abolition au travers de réductions de salaire ou d’augmentations de la charge de travail.

21. jan 2015