La Commission des transports et des télécommunications du Conseil national (CTT-N) veut renforcer l’influence politique sur la SSR. Durant la séance d’aujourd’hui, elle s’est prononcée pour, qu’à l’avenir, les concessions de la SSR ne soient plus uniquement accordées par le Conseil fédéral, mais également par le parlement. De plus, l’aide financière pour les médias en ligne a été rejetée. Ces décisions prises par la commission empêchent d’adapter la réglementation et les subventions aux médias à la réalité d’aujourd’hui.

La manière de consommer les médias a fondamentalement changé durant ces dernières années. Internet fait vaciller le modèle de financement classique des médias. Cette évolution des médias papiers vers les médias en ligne ne peut être arrêtée et les pertes enregistrées par les médias doivent être compensées, afin que la qualité de leur contenu n’en soit pas affectée. Ces considérations prises en compte, une proposition d’Edith Graf-Litscher a été déposée, afin de promouvoir les médias en ligne. Une intervention pleine de bon sens, tournée vers l’avenir et importante, qui a été balayée -  sans fondement. Le conseiller national (NE) Jacques-André Maire ose la critique : « comme très souvent, l’idéologie a pris le dessus sur l’objectivité. Malheureusement, la commission n’a pas reconnu la nécessité d’une régulation et d’une aide financière pour le domaine des médias en ligne».

A l’inverse, une autre proposition visant à diviser l’attribution des concessions à la SSR a été adoptée : à l’avenir, elles ne seront plus accordées par le seul Conseil fédéral, mais aussi par le parlement. Cela n’est rien d’autre qu’une démonstration du pouvoir du parlement face à la SSR. « Le PS s’est engagé pour une autonomie des programmes et une indépendance de la SSR face à l’Etat », souligne encore Jacques-André Maire. « Cette initiative affaiblit le service public, et entraîne une dépendance de la SSR envers la bienveillance des membres du parlement ».        

30. aoû 2016