Le comité « non aux milliards pour des avions de combat » a déposé mardi à la Chancellerie, avec le comité libéral, quelque 100'000 signatures en faveur du référendum contre l’achat de 22 avions de combat Gripen. Le peuple pourra ainsi décider dans les urnes s’il veut dépenser des milliards pour un avion, qui n’existe aujourd’hui que sur papier, ou si ces deniers publics devraient plutôt être investis de manière sensée, compte tenu des caisses vides de la Confédération et des cantons.

L’achat de 22 avions Gripen coûte à lui seul plus de trois milliards de francs. Cependant avec les frais annuels d’entretien et de fonctionnement, l’addition risque d’être bien plus salée : au final, le Gripen coûtera plus de dix milliards de francs à la Suisse. Une somme très exagérée pour un avion qui doit encore être développé. Le suédois Saab vend un avion qui n’a pas encore volé une seule minute et empoche un milliard, les contribuables suisses supportant ce risque financier.

Pour l’alliance « non aux milliards pour des avions de combat », il est inconcevable que ce risque pèse sur les épaules de la population suisse. D’autant plus que l’armée de l’air peut totalement accomplir sa mission, à savoir défendre l’espace aérien suisse, avec les avions F/A 18 récemment améliorés. L’achat de 22 Gripen est inutile à la politique de sécurité et irresponsable du point de vue de la politique financière. De plus, il y a quelques semaines, de nombreux cantons et communes ont dû mettre en place des plans d’austérité douloureux et supprimer un certain nombre de prestations. Dans cette situation, dépenser la somme astronomique de dix milliards de francs pour des avions de combat inutiles revient à dilapider les deniers publics.

L’alliance « non aux milliards pour des avions de combat » voit sa position renforcée par les nombreuses réactions très positives durant la phase de récolte des signatures et se lance avec confiance dans une campagne de votation, qui sera certainement âpre. La nervosité des partisans du Gripen est particulièrement tangible, notamment au travers de leur acceptation de l’ingérence très litigieuse du fabricant du Gripen, l’entreprise Saab. Pour la première fois, une industrie étrangère d’armement investira plusieurs millions dans une campagne de votations en Suisse, sans que les partis de droite ne s’en émeuvent. 

14. jan 2014