La nécessité d’agir sur le marché du logement est d’actualité, l’offre en logements abordables ne réussissant pas à suivre le rythme de la demande en la matière. Il s’agit là des conclusions d’une étude de la ZHAW (la Haute école zurichoise en sciences appliquées), que le Groupe socialiste a présentée aujourd’hui devant les médias. « Pour plus de logements abordables, il est nécessaire d’avoir des solutions sociales, mais il ne sert à rien d’agir sur l’immigration », explique le président du Parti socialiste, Christian Levrat. Cela signifie qu’il faut baser les loyers sur les prix réels et non en fonction de la spéculation, garantir plus de transparence pour les locataires et appliquer le principe de mixité sociale aux politiques du logement et d’aménagement du territoire.

La Faculté d’économie politique de la Haute école zurichoise en sciences appliquées (ZHAW) a examiné la situation et les perspectives du marché du logement pour le compte du Groupe socialiste. Les deux auteurs et experts du marché de l'immobilier, Silvio Graf et Armin Jans, ont mis une attention particulière sur les centres économiques, où la pénurie de logements est un problème majeur et où les prix desdits logements ont explosé. En guise de première conclusion, les deux auteurs estiment qu’en raison de l'attractivité ininterrompue des centres, les problèmes de logement vont s'aggraver et le déplacement à la périphérie des personnes à faible revenu se poursuivra, si aucune mesure n’est prise.

Le Parti socialiste ne peut dès lors rester les bras croisés, comme l’explique sa vice-présidente et conseillère nationale (TI), Marina Carobbio Guscetti : « Il n’est pas tolérable que seul un couple fortuné avec deux salaires puisse se permettre un appartement en centre-ville, alors que les personnes seules, les familles et les bas salaires soient contraints de quitter les villes ». Face à la pénurie de logements, il paraît évident qu’il faut une solution sociale et surtout pas de forme d’isolement. Le problème, ce ne sont pas les personnes qui viennent travailler en Suisse ; le problème, c’est l’opacité d’un marché qui répond à la seule logique aveugle du rendement.

« Pour maintenir des logements en ville qui soient accessibles à tous, il est impératif que le sol et l’immobilier ne soient plus en mains des spéculateurs, dont le seul but est le profit », déclare le conseiller national (BS) Beat Jans. Ainsi, le Parti socialiste revendique les mesures suivantes :

  • La Confédération, les cantons et les communes doivent encourager et préférer les promoteurs immobiliers à but non lucratif et coopératif. Ainsi, les cahiers des charges des plans directeurs, des plans d’affectation ou des plans d’aménagement doivent également prévoir la création de fondations, dont l’objectif est l’achat ciblé de terrains. Lorsque de telles ententes ne sont possibles, c’est l’Etat qui doit lui-même veiller à fournir des logements à prix abordable.
  • Sans transparence, le marché ne peut fonctionner. La récente proposition du Conseil fédéral visant à obliger l’usage de la formule officielle est un premier pas vers un renforcement des droits des locataires
  • Les réserves foncières de l'État ne peuvent être vendues au plus offrant, mais doivent être cédées en fonction d’objectifs sociaux et selon des exigences en matière de droit de la construction.
  • Lorsque la place à disposition dans les centres et les agglomérations est faible, des dispositions doivent être prises pour une densification rationnelle des constructions et une mise en œuvre conséquente de la nouvelle loi sur l’aménagement du territoire.
  • Les cantons doivent mettre en place une taxe de 50% sur la valeur ajoutée, qui a déjà fait ses preuves, notamment à Bâle. Cela doit être le cas pour les nouvelles zones à bâtir, ainsi que pour les changements d’affectation de zones et pas seulement pour les zones à bâtir.
  • L’afflux de capitaux institutitutionnels est limité aux gains provenant de la spéculation. Cela nécessite donc un renforcement de la Lex Koller. 
08. mai 2014