Les comptes 2015 de la Confédération se bouclent avec un excédent de 2,3 milliards de francs. Ce qui devrait en soi être réjouissant n’est en réalité que la poursuite d’erreurs de prévisions à répétition: au cours des dix dernières années, les excédents cumulés pour la Confédération s’élèvent à 22,9 milliards de francs, alors que les budgets prévoyaient dans le même temps un manco de 1,9 millard. Pour Jacques-André Maire, conseiller national (NE), « le discours trompeur sur les finances de l’Etat permet de mener une politique d’austérité de droite et de démantèlement des prestations de l’Etat ». On doit maintenant y mettre un terme : le PS exige, au vu des comptes 2015 extrêmement positifs, que le « programme de stabilisation » soit suspendu pour une année.

Depuis des années, les politicien-ne-s bourgeois, directrices et directeurs cantonaux des finances et les partis, crient au loup sur les finances publiques, les prédisant au bord du gouffre. Les erreurs de prévisions dans les budgets de la Confédération prennent désormais une tournure grotesque : si l’on se base sur les prévisions budgétaires, la Confédération aurait enregistré, depuis 2006, un déficit de 1,9 millard. En réalité, la Confédération a encaissé des excédents à hauteur de 22,9 milliards ! Ces milliards sont du coup affectés à des amortissements de la dette, au lieu d’être investis pour l’avenir de notre pays.

Le PS en a soupé de ces économies basées sur des erreurs prévisionnelles. Les coupes dans le domaine social, dans la formation ou dans les services publics ne touchent pas que les personnes directement concernées. Pour Jacques-André Maire, « en menant, cette politique d’austérité, la Confédération affaiblit également le soutien aux cycles conjoncturels ».

Au vu de la crise du franc, qui touche de plein fouet l’industrie (notamment d’exportation) ou le tourisme avec une augmentation du chômage, la Confédération doit interrompre cette spirale négative. Le PS a donc déposé une motion dans chacune des Chambres, demandant le report du « programme de stabilisation » d’au minimum un an, en fonction de l’amélioration du marché intérieur. 

17. fév 2016