La population suisse ne veut pas d’exportations d’armes vers des pays en guerre, comme en témoignent les 100 000 signatures déjà récoltées pour l’initiative de rectification. La majorité de droite au sein de la Commission de la politique de sécurité du Conseil des États (CPS-E) est à contre-courant de notre époque : elle refuse, une fois de plus, d’inclure les critères d’exportation pour les exportations d’armes dans la loi fédérale sur le matériel de guerre (LFMG).

« Cette attitude est incompréhensible. De plus, nous regrettons que la Commission ait supprimé la demande du Conseil national de subordonner, entre autres, les “biens militaires spécifiques” à la LFMG », a déclaré la conseillère aux États (VD), Géraldine Savary. La modification de la motion rejetée aurait exigé que les « biens militaires spécifiques » soient soumis à la LFMG. « De qualité égale, ces derniers ne sont utilisés qu’à des fins militaires. Il s’agit ainsi purement et simplement d’équipements militaires. Ils doivent donc être soumis aux critères plus stricts de la LFMG. »

En octobre dernier, le Conseil fédéral a corrigé sa décision d’autoriser les exportations d’armes vers les pays en guerre. Cette correction était attendue depuis longtemps, mais elle ne résout pas le problème. « Le PS demande que l’ordonnance sur le matériel de guerre retrouve immédiatement sa teneur d’avant 2014 et soutient, en ce sens, l’initiative de rectification », précise ainsi le conseiller national Carlo Sommaruga (GE). Depuis cette date, la majorité bourgeoise au Parlement et au Conseil fédéral a assoupli à plusieurs reprises les règles d’exportation du matériel de guerre. « La Suisse ne doit pas fournir d’armes à des États qui mènent activement une guerre ou violent systématiquement les droits humains », ajoute également le conseiller aux États (JU), Claude Hêche. 

12. fév 2019