Six mois après les élections fédérales, la Présidence du PS Suisse a présenté un premier bilan lors d’une conférence de presse. « L’UDC domine à droite. Le PLR et le PDC ne peuvent ou ne veulent pas contrer l’agenda nationaliste conservateur », analyse le président du PS Suisse Christian Levrat. « La droite fait passer son programme sans concessions : cadeaux fiscaux déraisonnables aux riches actionnaires et entreprises, privilèges aux propriétaires, sommes colossales accordées à l’armée et à la construction de routes ».
A moyen terme, les partis de droite suivent une politique d’austérité classique : les revenus sont réduits alors que les dépenses en faveur des actionnaires, des grandes entreprises, des grands propriétaires et des grosses fortunes augmentent. De cette manière, ils provoquent une crise budgétaire artificielle et légitiment le démantèlement de l’Etat social.
Une grande partie de la population ne supporte pas cette politique. Cela profite aux riches et aux puissants, alors que la classe moyenne finance ce cadeau avec ses impôts tout en devant renoncer à des prestations. Le PS se voit dans l’obligation, de donner une voix à toutes celles et ceux qui, majoritaires, souhaitant barrer la route à ce cartel de droite.
Le PS est convaincu que la droite et sa politique de privilèges ne trouvent pas de majorité au sein de la population. C’est pourquoi le PS compte recourir à plusieurs référendums au cours des prochaines années. La population pourra alors corriger les excès des partis bourgeois en se rendant aux urnes. Cette phase débute avec le référendum contre la troisième réforme de l’imposition des entreprises (RIE III), à travers laquelle les partis de droite surchargent complètement la barque. La réforme RIE III nous rappelle au bon souvenir de la désastreuse politique fiscale menée ces dernières années : le capital et les groupes industriels sont avantagés et la facture adressée directement à la population.
« Nous pourrons mesurer, en 2019, si les craintes d’aujourd’hui auront été confirmées, si la population aura été mobilisée et s’il aura été possible d’arracher certaines concessions au cartel de droite », a encore précisé Christian Levrat. Le PS est aujourd’hui prêt à mener ces combats, notamment grâce à sa campagne de mobilisation menée l’année passée et aux 1’000 nouveaux membres inscrits. Le personnel politique du PS Suisse est le mieux armé pour les confrontations à venir : sa Présidence a ainsi manifesté sa volonté de conduire le parti jusqu’aux prochaines élections de 2019 et se représentera pour un nouveau mandat lors du Congrès planifié en décembre.