« La droite n’est même pas en mesure de présenter une liste d'achats plausible sur la manière dont les milliards supplémentaires seront dépensés », déclare le conseiller national socialiste Pierre-Alain Fridez (JU). « Elle met la charrue avant les bœufs : d'abord, elle veut, sans projet concret, plus d'argent pour l'armée et ce n'est qu'ensuite qu’elle réfléchit aux éventuelles coopérations européennes que la Suisse pourrait mettre en place et aux moyens financiers que cela nécessiterait. »
Dans aucun autre domaine politique, on n'oserait parler de telles sommes d'argent sans aucune planification. Le Conseil fédéral, qui agit lui-même sans planification, doit également prendre ses responsabilités. « Cela fait en effet 30 ans qu'il n'a pas présenté de stratégie de défense concrète », poursuit Pierre-Alain Fridez. « De plus, des économies dans des domaines non liés au budget fédéral seraient entrainées par cette augmentation du budget de l'armée. L'éducation, l'agriculture, la coopération internationale ou la culture seraient concernées. »
Le réarmement n'apporte aucun gain de sécurité à la Suisse. « Nous obtiendrons en revanche une véritable plus-value en la matière avec un renforcement de la sécurité d'approvisionnement », affirme Pierre-Alain Fridez. « La Suisse doit réduire sa dépendance au gaz russe et au gaz naturel en général et investir massivement dans les énergies renouvelables. Nous réduirons ainsi le financement du régime de Poutine, garantirons l'approvisionnement et renforcerons la sécurité de la Suisse. »
Plan du PS « Investir pour sécuriser l’approvisionnement au lieu de financer la guerre »
Communiqué aux médias du 9 mai 2022
Investir dans la sécurité de l'approvisionnement plutôt que dans le réarmement
La majorité de droite du Conseil national a décidé aujourd'hui, contre la volonté du PS, d'augmenter progressivement les dépenses pour l'armée de cinq milliards et demi à environ sept milliards de francs d'ici 2030. Cette décision est irréfléchie et manque de sérieux et de concept. Elle n'apporte pas non plus de gain de sécurité : si la droite prenait au sérieux la sécurité de la population suisse, elle se montrerait ouverte à un développement rapide des énergies renouvelables, car la dépendance énergétique vis-à-vis de régimes autocratiques constitue une réelle menace.
09. mai 2022