Comme si elle avait encore besoin de prouver qu’elle était éloignée des citoyennes et citoyens, la majorité de droite a rejeté aujourd’hui à la commission juridique du Conseil national (CJ-N) la formule obligatoire de protection. Avec cette petite réforme, lors d’un changement de locataire, l’ancien loyer devait être obligatoirement rendu public. Selon Rebecca Ruiz (VD) « Il s’agit simplement d’un peu plus de transparence. Lorsque l’on loue nouvellement un appartement, on devrait pouvoir savoir ce que les locataires précédents payaient, afin d’éviter de se faire avoir. Mais même une telle réforme, qui ne demande pourtant pas grand-chose, va trop loin pour la droite. »

La décision de non-entrée en matière de la majorité de droite à la CJ-N est d’autant plus étonnante que c’est un conseiller fédéral de droite, Johann Schneider-Ammann, qui a proposé cette formule obligatoire de protection. Le fait que même une si petite réforme n’ait aucune chance montre bien que la droite est encore loin d’être prête à travailler à des solutions allant dans le sens de l’intérêt général.

Le PS soutient plus que jamais l’introduction de la formule obligatoire de protection. Selon lui, il faut également d’autres réformes pour freiner l’augmentation des coûts de logement. Dans ce sens, le PS demande que les pouvoirs publics cèdent exclusivement leurs terrains pour la construction de logements sociaux. La Confédération et les cantons devraient également avoir un droit de préemption sur les terrains et les biens immobiliers détenus par les CFF, la Poste ou l'armée. La politique du logement reste toujours une politique foncière. Des initiatives populaires ayant obtenu du succès, comme la « Bodeninitiative » à Bâle-Ville, démontrent que les intérêts publics peuvent être placés au dessus du profit privé.

13. mai 2016