Les enquêtes rendues publiques aujourd’hui sur les « Panama papers » donnent un aperçu effrayant sur les insondables abîmes de l’industrie financière. Les jongleurs financiers utilisent des constructions offshore, des sociétés boîte-aux-lettres et des hommes paille, afin de dissimuler les flux d’argent illégitime, de pratiquer la fraude fiscale ou de blanchir de l’argent sale. Une fois de plus, la Suisse se distingue dans le monde entier au travers de ce nouveau scandale financier.

Pour Christian Levrat, président du PS Suisse, « nous ne voyons aujourd’hui que la pointe de l’iceberg, mais l’absence de scrupules et la cupidité dont font preuve certains dictateurs, de richissimes hommes d’affaires ou certains criminels est absolument effrayantes. Grâce aux règles et contrôles introduits, les excès à la Paradeplatz ont été fortement limités. Mais dans certaines arrière-cours non régulées, les mêmes affaires boueuses persistent encore et toujours ».

Deux éléments ont ainsi été portés publiquement à la connaissance de toutes et tous :

  • Premièrement, les cabinets d’avocats, les gestionnaires privés de fortune et autre « intermédiaires financiers » poursuivent leurs activités troubles, suite à l’abandon forcé de ce « marché » par les (grandes) banques.
  • Deuxièmement, les « Panama papers » démontrent que nombre de ramifications passent par la Suisse. Celle-ci représente la plus grosse place mondiale pour la gestion de fortunes et porte ainsi une grande responsabilité dans la lutte contre les affaires criminelles et la fraude fiscale.

Pour le PS, les choses sont claires : il est urgent d’introduire de la transparence dans le marché des intermédiaires financiers, ainsi que de la surveillance, également en Suisse. Les gestionnaires privés de fortune doivent être contrôlés et leurs activités régulées, au travers de lois et d’autorités de surveillance efficaces. Les avocat-e-s sont quant à eux déjà soumis à la loi sur le blanchiment d’argent, lorsqu’ils traitent d’affaires financières. Des recherches doivent maintenant démontrer si l’autorégulation et la surveillance fonctionnent.

Suite aux récentes révélations, la branche de la finance dans son entier doit accepter plus de transparence. Aujourd’hui pourtant, les partis de droite et les associations patronales s’y opposent fermement. Ils entendent en effet renvoyer la loi sur les services financiers (LSFin) et la loi sur les établissements financiers (LEFin). A contrario, le parlement devrait sérieusement étudier la question afin de déterminer si les projets de Fidleg et Finig sont suffisants ou s’ils nécessitent des réglementations supplémentaires.

04. avr 2016