Les personnes qui vivent depuis des années en Suisse ne doivent pas soudainement avoir peur pour leur statut de séjour. Lors de sa Conférence annuelle à Berne, le PS Migrant-es a souligné que la pauvreté ne devait pas être un motif de rétrogradation du statut de séjour. Outre la campagne « La pauvreté n'est pas un crime », les quelque 70 membres présent-es ont discuté de la guerre d'agression en Ukraine et des élections de 2023.

« Il est inacceptable que le statut de séjour d'une personne ou ses chances de naturalisation dépendent de sa situation financière », a déclaré Helena Verissimo de Freitas, vice-présidente du PS Migrant-es. « Les personnes qui vivent ici depuis des années ne doivent pas avoir peur pour leur statut de séjour. La pauvreté n'est pas un crime, nous continuerons à nous battre pour ce principe. »

L'un des points forts de la Conférence annuelle a été la préparation des élections fédérales de 2023, pour lesquelles le PS Migrant-es a décidé de prendre position suffisamment tôt. Pour lui, il est clair que les personnes issues de la migration sont massivement sous-représentées au Parlement national. Alors que plus d'un tiers de la population résidente permanente est issue de l'immigration, la proportion de parlementaires qui en sont issu-es au Parlement est estimée à seulement 10 %. « Nous ne pouvons pas accepter ce manque de représentation », a déclaré Arber Bullakaj, membre du Comité directeur du PS Migrant-es. « Trop souvent, les préoccupations des migrant-es ne sont pas entendues. Nous nous présenterons en 2023 avec des candidatures fortes pour changer cela. »

Le conseiller national et président du PS Migrant-es, Mustafa Atici, a réussi à se faire élire au Parlement en 2019. Dans son travail, il constate chaque jour l'importance de la représentation des migrant-es. « Je reçois régulièrement des messages de migrant-es qui décrivent leur situation précaire », explique-t-il. Au début de la crise en Afghanistan, par exemple, des représentant-es de la communauté afghane se sont adressé-es à lui. « Il en a résulté un plan d'action en 15 points et des interventions au Conseil national. »

La situation actuelle, avec la guerre d'agression russe en Ukraine, montre également l'importance de la représentation des migrant-es au Parlement fédéral. Mustafa Atici a ainsi pu recueillir des témoignages concernant les procédures racistes à la frontière ukrainienne et les présenter à l'heure des questions de la session en cours. « Je prends en compte de tels abus et les intègre directement dans la politique », explique Mustafa Atici. « C'est pour cela que nous, les migrant-es, sommes nécessaires au Conseil national. »

La discussion sur la situation en Ukraine a été un point intense et parfois émotionnel de l'ordre du jour. De nombreuses personnes présentes ont elles-mêmes vécu l'expérience de la fuite et se montrent solidaires au niveau international avec les personnes qui se trouvent aujourd'hui dans cette guerre. Dans la résolution adoptée, le PS Migrant-es demande notamment que le statut de protection S accorde à toutes les personnes ayant besoin de protection, sans délai d'attente et dès le premier jour, le droit au travail, au logement, à la scolarisation des enfants, aux soins médicaux, à l'aide sociale et au soutien à l'intégration, ainsi que la liberté totale de voyager.

05. mar 2022