Un virus ignore les frontières nationales. Et pourtant, la crise de COVID-19 met dramatiquement en exergue les inégalités mondiales actuelles. Les pays pauvres, dont les systèmes de santé sont peu développés, sont particulièrement exposés à la pandémie. Une réponse coordonnée et solidaire des pays riches comme la Suisse est donc d’une impérieuse nécessité. La Commission de politique extérieure du Conseil national (CPE-N) a pris plusieurs décisions en réponse aux propositions du PS, et nous nous en réjouissons.

« Dans notre monde interdépendant, nous ne sommes pas plus forts que le système de santé le plus faible », a déclaré Brigitte Crottaz, conseillère nationale (VD), en référence à Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies. Ainsi, la CPE-N charge le Conseil fédéral d’allouer 100 millions de francs de crédits supplémentaires en contribution aux programmes d'urgence des organisations multilatérales et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), afin de lutter contre la pandémie et ses conséquences à l'échelle internationale. Des crédits supplémentaires garantissent que la réponse aux défis actuels n’entrave pas la réalisation d’autres missions de coopération internationale tout aussi urgentes.

Les États les plus faibles dépendent urgemment d’un soutien, tout comme les groupes de personnes qui n'ont pas ou peu de protection – les réfugié-e-s, les seniors, les personnes déplacées, pauvres et malades. C'est pourquoi la CPE-N appelle à un cessez-le-feu mondial afin que les régions en conflit bénéficient également d’un accès aux moyens de lutte contre le COVID-19 et ses conséquences. « Au vu de l’ampleur de la pandémie actuelle, les guerres et les conflits armés ne font aucun sens, » a déclaré Brigitte Crottaz. « Nous devons tout mettre en œuvre pour empêcher l’émergence de nouvelles catastrophes humanitaires. »

En Grèce, la situation dans les camps de réfugié-e-s sur les îles de la mer Égée est dramatique. « Une propagation rapide du virus causée par la précarité des camps pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l'ensemble de la population », a expliqué Brigitte Crottaz. En tant qu'État dépositaire de la Convention de Genève sur les réfugiés et partie de la Convention de Dublin, la Suisse doit assumer sa part de responsabilité mondiale. « Par une lettre adressée à la ministre de la justice Karin Keller-Sutter, nous demandons au Conseil fédéral d’adopter une réponse rapide, solidaire et coordonnée au niveau européen dans le but d’améliorer la situation dans les camps de réfugiés. »

21. avr 2020