Des dizaines de milliers de personnes sont encore touchées par la crise du coronavirus. Le PS a donc été en première ligne pour qu’une session extraordinaire ait lieu avant la pause estivale, afin de pouvoir voter les différentes mesures de soutien. La proposition commune du PLR, du PDC et de l’UDC, qui demandaient que cette session n’ait lieu qu’en automne prochain, est irresponsable d’un point de vue de politiques sociale et économique. Elle est également très discutable d’un point de vue démocratique. La Constitution prévoit en effet le droit à une session extraordinaire.

« Les bourgeois abandonnent des dizaines de milliers de personnes avec leur politique de blocage », déclare le président du PS Christian Levrat. « Nous devons étendre l’indemnisation des indépendant-e-s et l’accès au chômage partiel pour les propriétaires-salarié-e-s de PME et leurs conjoint-e-s de toute urgence, pour les cas où ces personnes ne peuvent pas travailler en raison des mesures liées à la pandémie. En outre, la période de paiement du chômage partiel doit être prolongée afin d’éviter des licenciements de masse. » Et des mesures contre les situations de fin de droit sont également nécessaires. « Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons éviter d’affaiblir le tissu de PME et, dans le pire des cas, d’appauvrir de larges pans de la population. »

Puisque le Conseil fédéral avait déjà décidé de répondre le 1er juillet aux trois motions promues par le PS, celles-ci pourraient être traitées dès le 2 juillet. La décision des bureaux des deux conseils est donc questionnable d’un point de vue démocratique. « La majorité bourgeoise des bureaux va à l’encontre du sens et de l’objectif de la Constitution », estime le président du Groupe socialiste aux Chambres fédérales Roger Nordmann. « L’article 151 de la Constitution stipule qu’un quart des membres de l’un des conseils ou le Conseil fédéral peuvent demander la convocation des conseils à une session extraordinaire. Ne tenir cette session extraordinaire qu’en marge de la prochaine session ordinaire de septembre frise l’abus de droit. »

Enfin et surtout, le Parlement s’affaiblit avec cette décision des bureaux. « Il est inquiétant que le Parlement n’assume pas ses responsabilités sur une question aussi centrale », poursuit Christian Levrat. « Il est urgent de traiter les défis économiques et sociaux qui nous font face. Le Parlement doit veiller à ce que les places de travail soient préservées et que les personnes concernées ne soient pas confrontées à des difficultés existentielles. »

25. juin 2020