Cher Gerhard Pfister, chère Petra Gössi, cher Marco Chiesa. Hier, vos partis ont critiqué les éventuelles restrictions sur le tourisme d'hiver lors d'une intervention commune dans les médias. En même temps, vous et certains parlementaires de vos partis ont signé un appel au Conseil fédéral pour que le Forum économique mondial (WEF) ait lieu en Suisse. C'est aussi absurde qu'hypocrite.
  • Au milieu de la première vague de la pandémie, vous et vos partis avez déjà exercé une pression massive sur le Conseil fédéral et les cantons afin que les mesures soient rapidement assouplies et que les cantons puissent agir comme ils le souhaitaient. Le résultat fut sans appel : la Suisse est entrée dans la deuxième vague avec un nombre incontrôlable de cas et des gens meurent chaque jour.
     
  • La majorité bourgeoise du Conseil fédéral a fait en sorte qu'avec la levée des mesures sanitaires, les mesures d’aide économique soient également suspendues beaucoup trop tôt. Au premier plan, la devise était : sauver les finances ! Les conséquences sont une insécurité juridique et des situations précaires pour des dizaines de milliers de salarié-e-s et de PME.
     
  • Cette semaine même, vous avez refusé de prendre les mesures d'aide nécessaires pour assurer l'existence des PME menacées, des indépendant-e-s et de leurs emplois, notamment via la réduction partielle de loyers commerciaux. Cela a encore mis à mal la confiance de la population dans les mesures officielles et sa volonté de soutenir les mesures de protection.

Actuellement, les taux d'infection et de mortalité atteignent des niveaux records en Suisse. Et dans cette situation, vous vous présentez, vous et vos partis, dans une mise en scène douteuse, en tant que sauveurs des stations de ski. Par le biais d’une déclaration, vous voulez éviter l'application des mesures de protection élaborées par le Conseil fédéral, les cantons, les stations de ski et la communauté scientifique. Pendant ce temps, les acteurs événementiels et les touristes internationaux annulent une série d'événements en Suisse. Non pas parce que des mesures de protections existent, mais parce que le nombre d’infections est trop élevé. La Suisse est devenue un point chaud de la pandémie précisément parce que nous avons fait passer le profit avant la santé. Aucune personne raisonnable ne peut penser que la saison de ski de cette année pourrait avoir lieu sans mesures de protection. Avec vos revendications, vous ne sauvez pas la saison de ski, mais vous risquez de devenir les fossoyeurs des stations. La Suisse est devenue un point chaud de la pandémie, notamment grâce à vous, et le risque d'atteinte à sa réputation est énorme. 
 
Dans la dernière déclaration sérieuse adoptée par le Conseil national avant la pandémie, il a appelé à la fin des crimes de guerre dans le conflit syrien. Avec le même instrument, vous voulez maintenant réglementer le nombre de personnes autorisées à s'asseoir dans un téléphérique. C'est grotesque. Notamment parce que c’est précisément à cause de votre politique de laissez-faire que les stations de ski se trouvent désormais dans une situation désespérée. Vos activités rendent les gens très mal à l'aise. Au vu de la crise actuelle, votre comportement est irresponsable. 


Nous vous souhaitons une bonne santé, un prompt rétablissement et vous présentons nos meilleures salutations,
 
 
Mattea Meyer, Cédric Wermuth 
 
Parti socialiste suisse

03. déc 2020