A seulement cinq semaines du scrutin, la votation sur la réforme de l’imposition des entreprises (RIE) III laisse les citoyen-ne-s perplexes. Selon le sondage, le rejet de la RIE III est plus élevé que ne l’était celui de la RIE II, à la même époque précédant le vote. In fine, le résultat a été particulièrement serré. La RIE III, conçue pour convenir aux actionnaires et aux grandes entreprises, crée de nouveaux privilèges. Le grand perdant est la classe moyenne : elle devra débourser chaque année plus de trois milliards de francs à coup de hausses d’impôts et de réductions des prestations pour couvrir le trou abyssal laissé par les pertes fiscales.

Les informations fournies par les autorités suscitent la méfiance : comme lors de la RIE II, les citoyen-ne-s sont laissés dans le flou sur les coûts véritables qu’entraînera la RIE III. Selon les propres aveux d’Ueli Maurer, ministre des finances, devant le Parlement, il faut tabler sur une perte de minimum 3 milliards de francs. Mais ce montant peut tout aussi bien être multiplié par les avocats d’affaires et les conseillers fiscaux, puisqu’ils disposeront d’une batterie de nouvelles astuces fiscales pour réduire considérablement l’imposition des entreprises. Ce n’est pas pour rien que plus le revenu est élevé, plus le soutien à la RIE III est important.

« L’arnaque de la RIE II n’est toujours pas oubliée. Les sondages laissent paraître une grande méfiance envers les autorités. Le scepticisme à l’encontre de la RIE III est aussi grand qu’il l’était pour la RIE II. Toujours plus de villes, de communes, d’acteurs du monde culturel, de conseils de paroisse et surtout de contribuables savent ce que représentent les pertes provoquées par la réforme », explique Jean Christophe Schwaab, conseiller national vaudois. Cette nouvelle tentative d’arnaquer la classe moyenne ne peut être mise à mal qu’au travers d’un NON à la RIE III le 12 février.

06. jan 2017