Dans un pays comme la Suisse, les dons conséquents ne peuvent pas continuer à être versés en toute opacité. C'est pourquoi il est décevant que la Commission des institutions politiques du Conseil des États (CIP-E) recommande le rejet de l'initiative populaire «  Pour plus de transparence dans le financement de la vie politique », bien que celle-ci soit modérée. Il faut cependant saluer la décision de la CIP-E de soutenir un contre-projet indirect à l'initiative. Toutefois, cette proposition ne va pas assez loin et doit donc être améliorée par le Conseil des États.

« Il est inacceptable que les partis politiques et les comités de campagne de votations ou électorale, dans la version ainsi proposée, ne soient transparents sur leurs finances qu'au-delà de CHF 250 000, et ne divulguent l'origine des dons importants qu’à partir de CHF 25 000 », déclare Mathias Reynard, conseiller national socialiste. « L’initiative est complètement vidée de son contenu avec cette proposition. Le seuil de CHF 10 000, exigé par l'initiative, représente déjà un compromis modéré. »

Le comité de l’initiative pour la transparence rejette la dilution proposée dans le contre-projet. « Des dons de CHF 10 000 peuvent déjà engendrer de dangereuses dépendances. Que dire alors de CHF 25 000 ? », déclare Rosmarie Quadranti, conseillère nationale du PBD. « Nous appelons donc le Conseil des États dans sa nouvelle composition à s'engager en faveur de la transparence et à prendre des mesures correctives. »

Il est inadmissible que, dans une démocratie comme la Suisse, la provenance des fonds ne soit pas mise en lumière. « Les électeurs/trices doivent être conscients de ces flux financiers », déclare Lisa Mazzone, conseillère nationale verte. « De plus, de nombreuses enquêtes montrent que deux tiers de la population suisse souhaitent plus de transparence en politique. »

25. oct 2019