Le Conseil des Etats ferme les yeux sur l’un des problèmes les plus urgents en Suisse et n’entend pas discuter des conséquences de la crise du franc. Pourtant, tous les chefs de groupes avaient co-signé une déclaration urgente demandant à la Banque nationale suisse (BNS) de renoncer au taux d’intérêt négatif pour les comptes des assurances sociales. Pour Anita Fetz, conseillère aux Etats (BS), « le lobby de la BNS l’a emporté », regrettant ainsi le changement de cap des élu-e-s PDC et PLR, qui ont retiré cet objet urgent de l’ordre du jour. « Avec cette décision, la droite adresse une facture salée à la population, qui devra payer cash la politique des intérêts négatifs de la BNS au travers de l’assurance-maladie et du deuxième pilier. »
Tous les habitant-e-s du pays, qui paient des primes d’assurance-maladie ou qui investissent dans la prévoyance professionnelle sont en droit de connaître les répercussions réelles des intérêts négatifs sur leur droit à l’assurance-maladie ou accident, ou sur leur second pilier. Malheureusement, une majorité du Conseil des Etats ne voit pas les choses sous cet angle et a préféré, à la dernière minute, reporter ce débat lors de la prochaine session.
Le chef du Groupe libéral-radical a expliqué son volte-face par le fait qu’il serait soudainement, au cours de deux dernières semaines, devenu raisonnable. Dans les faits, il a tout simplement cédé, tout comme son groupe, à la pression de la BNS qui ne souhaitait pas que ce débat ait lieu.
16. mar 2015