Les craintes se sont confirmées : la majorité de droite composée de l’UDC, du PLR et des Vert’libéraux a imposé au Conseil national un relèvement de l’âge de la retraite à 67 ans et refusé une augmentation des rentes AVS attendue depuis longtemps. Plutôt que de renforcer une AVS solide et efficace, des milliards sont insérés dans un deuxième pilier déjà cher et en mauvais état. Il va sans dire que cela condamne la prévoyance vieillesse 2020 à un échec en votation populaire.

La hausse de l’âge de la retraite à 67 ans a été détachée en un projet distinct du projet global prévoyance vieillesse 2020. Ainsi, la hausse est de facto enterrée. Si elle passe la rampe du processus parlementaire, le PS combattra frontalement la hausse de l’âge de la retraite à 67 ans en votation populaire, et n’a pas le moindre doute quant au succès de ce combat.

Le reste de la prévoyance vieillesse 2020 rencontrera aussi de grosses difficultés aux urnes. En effet, le Conseil national a refusé la proposition de compromis du Conseil des Etats, consistant à augmenter les rentes AVS de 70 francs. A la place de cela, c’est le deuxième pilier, inefficace et bâti sur des sables mouvants, qui sera gonflé de 4,5 milliards de francs.

Ce sont les jeunes et les femmes qui seront les plus sévèrement touchés. Les jeunes doivent payer beaucoup plus : pour un salaire annuel de 70'000 francs, la hausse des cotisations salariales sera de 1'500 francs par an. Les femmes quant à elles n’auront droit à aucune compensation pour l’augmentation de l’âge de la retraite à 65 ans. Ce sont justement elles qui, travaillant souvent à temps partiel et ne pouvant épargner que peu d’argent dans le deuxième pilier, sont les plus dépendantes d’une AVS forte.

Le résultat est un démantèlement social qui coûte très cher : travailler plus longtemps et payer encore plus. C’est pour cette raison que le PS a rejeté la prévoyance vieillesse 2020, détériorée par le PLR, L’UDC et les Vert’libéraux, lors du vote sur l’ensemble. Il espère tout de même que le Conseil des Etats confirmera son compromis équilibré. Si la droite devait passer en force avec ses projets couteux, frivoles et de dernière minute, le PS combattra avec force cette réforme aux urnes.

29. sep 2016