Environ 20 000 actes de violence envers les femmes sont signalés en Suisse chaque année, et toutes les deux semaines environ, une femme est victime d’un féminicide. Pour les Femmes* socialistes suisses, il est urgent de développer les mesures de prévention et d’adapter notre langage par rapport à ces crimes, et de contrer ainsi une banalisation de ces actes dans la perception du public.

« Le féminicide est souvent qualifié de « drame familial » dans les médias alémaniques », explique Tamara Funiciello, conseillère nationale socialiste (BE) et co-présidente des Femmes* socialistes suisses. « Mais un féminicide ne se fait pas par passion : il ne s’agit pas d’un drame ou une pièce de théâtre, mais bien d’un crime basé sur une différence de pouvoir et la revendication de possession sur l’autre de l’auteur. »

La situation est encore plus choquante en Suisse latine, où l’adjectif « passionnel » (« passionale ») est utilisé dans le code pénal. « Cette association d’un crime avec comme déclencheur la passion conduit au fait que des actes de violence grave, allant jusqu’au meurtre d’une personne, peuvent être justifiés », souligne Marina Carobbio Guscetti, conseillère aux États socialiste (TI), qui a déposé deux interventions à ce sujet.

Les Femmes* socialistes suisses voient comme un signal positif le fait que le conseiller fédéral Alain Berset ait souligné aujourd’hui, lors de la discussion sur l’interpellation, et que la motion sur la modification du code pénal ait été transmise à une commission. « Pour nous, c’est clair : les versions en française et italienne du code pénal doivent être corrigées », explique Martine Docourt, co-présidente des Femmes* socialistes suisses. « Les aspects historiques du développement de ce terme, tout comme son utilisation régulière en France, ne doivent pas impliquer son maintien immuable dans nos textes de loi. »
 

24. sep 2020