Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann a, en principe, raison lorsqu’il déclare la numérisation prioritaire. Mais ce qu’il souhaite faire des moyens supplémentaires exigés – à l’origine, il en voulait 150 millions de francs – demeure totalement confus. De vagues demandes et proclamations d’intention ne suffisent pas pour qu’un tel montant soit débloqué. En particulier, cela manque de cohérence, lorsque des demandes de coupes dans les sommes allouées à la formation sont demandées pour 2018, et lorsque des moyens financiers manquent déjà aujourd’hui à la Confédération pour mettre en place d’importantes décisions du Parlement, comme par exemple l’échange automatique de renseignements.

La numérisation modifie notre quotidien, notre environnement professionnel et notre société. C’est le devoir des politiques d’organiser la numérisation de telle manière à ce qu’elle réponde aux besoins de toute la population. Une exigence particulière doit être mise sur la formation, continue ou non, dans tous les niveaux scolaires et professionnels. Le PS attend donc du conseiller fédéral en charge Johann Schneider-Ammann plus que des mots vides de sens, des demandes nuageuses et l’exigence d’un crédit complémentaire.

« C’est précisément puisque la numérisation, en parallèle de tous ses effets positifs, peut mener au démantèlement ou à la délocalisation de places de travail, provoque un changement des conditions de travail et soulève de nouvelles questions sur la protection des données, qu’il est urgent d’investir dans la formation. Cela en particulier dans la formation continue et professionnelle, et pas uniquement au sein des hautes écoles », exhorte le conseiller national (NE) Jacques-André Maire. « Sinon, il est à craindre que le ‹ Plan d’action pour le numérique › se transforme en une seconde ‹ initiative visant à combattre la pénurie de personnel qualifié ›. Dans ce projet, le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann avait beaucoup promis, mais livré peu de résultats concrets ».

Politiquement, le fait que l’argent manque souvent là où il s’agit de l’utilisation concrète des technologies de l’information constitue un problème. Ainsi, l’échange automatique de renseignements stagne, car les spécialistes nécessaires à sa mise en place ne sont pas engagés. En outre, lors de la session de juin, le Parlement a orchestré des coupes dans le budget informatique du ministère public de la Confédération, ce qui retarde le traitement des données bancaires et complique les poursuites pénales. 

05. juil 2017