Tous les jours, des personnes gay, lesbiennes et bisexuelles sont agressées, verbalement ou physiquement. Ces attaques sont certes, dans certains cas, punissables par la loi, mais sans circonstances aggravantes et sans permettre de punir les propos haineux qui précèdent souvent un passage à l’acte. Le Parlement a donc décidé, suite à une initiative parlementaire émanant de Mathias Reynard (PS / VS), d’étendre aux personnes homosexuelles et aux bisexuelles la norme pénale antiraciste. Suite au référendum lancé par l’UDF et les jeunes UDC, le PS entend lancer un signal clair en faveur de la tolérance et contre la haine grâce à un OUI clair pour une protection contre les discriminations.

« L’homophobie n’a pas sa place dans notre société », a déclaré Corine Mauch, maire de Zurich, aux médias à Berne. « L’extension de l’article sur la discrimination est importante pour une coexistence non violente et basée sur la tolérance ». Le conseiller national (ZH), Angelo Barrile, a souligné que la haine n’est pas une opinion, mais un crime. « L’appel à la haine doit être puni. Parce que la violence commence par la haine verbale. À chaque attaque contre une minorité, le seuil d’inhibition pour de nouvelles agressions diminue. »

L’extension à l’orientation sexuelle de la norme pénale (261bis CP) luttant contre le racisme est donc centrale. « L’homosexualité n’est pas une opinion. L’homosexualité fait partie de ce que je suis, de ma personnalité », a déclaré Gaël Bourgeois, président du Groupe socialiste et de la Gauche citoyenne à la Constituante (VS). « Une attaque contre mon homosexualité est donc une attaque contre ce que je suis et non contre ce que je pense. »

Malheureusement, le Parlement a échoué à protéger de la même manière les personnes transgenres et intersexes. « Mais ce n’est pas une raison pour ne pas soutenir cette modification de la loi », a déclaré Antonia Iten, militante queer*féministe. « Car toute forme de discrimination, qu’elle soit fondée sur la race, l’appartenance ethnique, la religion ou l’orientation sexuelle, ne doit plus avoir sa place dans une démocratie moderne. »

09. déc 2019