Le Comité directeur du PS Suisse a confirmé formellement aujourd’hui son soutien au référendum contre les pouvoirs de surveillance conférés aux détectives privés. La loi sur la surveillance des assuré-e-s octroie aux détectives privés des droits plus étendus que ceux du service de renseignement de la Confédération (SRC). Les terroristes présumés ont ainsi moins de soucis à se faire que les bénéficiaires de prestations sociales qui pourront, à l’avenir, être traqués par GPS, observés par caméras ou espionnés par des moyens d’écoute.

Au parlement déjà, le PS avait tout tenté pour que cette réforme soit conforme aux droits fondamentaux et l’avait refusée au vote final. La fraude aux assurances doit naturellement être combattue. Cependant, les droits fondamentaux et le principe de proportionnalité doivent impérativement être respectés. Le lobby des assurances a encore démontré sa force de frappe : une loi sur mesure, adoptée en un temps record, leur permettant de lorgner en toute légalité chez tous les assuré-e-s, en faisant fi de leurs droits fondamentaux.

Dès lors qu’un mouvement citoyen a annoncé son lancement officiel et la coordination de celui-ci, la question de l’appui à la récolte de signatures se pose naturellement. Le Comité directeur du PS Suisse a donc confirmé, à l’unanimité, le soutien à cette récolte de signatures auprès de ses membres et sympathisant-e-s. 

Le rejet de cette loi doit ouvrir la voie à un nouveau projet plus équilibré. Pour Roger Nordmann, président du Groupe socialiste aux Chambres fédérales, « les mesures de surveillances ne doivent être possibles que sur ordre de l’administration ou, respectivement, d’un juge. De telles demandes doivent être examinées par les autorités ou la justice et ne doivent pas être rendues possibles sur simple volonté des assurances. La proportionnalité doit donc être respectée : il est inimaginable que les moyens à disposition pour surveiller des assuré-e-s soient supérieurs à ceux visant à combattre le terrorisme ».

24. avr 2018