Avec le rejet de la loi sur le CO2 le 13 juin dernier, la Suisse a perdu de précieuses années dans la lutte contre le réchauffement climatique, alors même que les bénéfices des compagnies pétrolières ne cessent de gonfler. Il est donc réjouissant que le Conseil fédéral, dans son contre-projet à l’initiative pour les glaciers, s’engage en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre à zéro net d’ici 2050. Le temps presse, comme le rappelle le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Des mesures rapides et concrètes sont aussi cruciales qu’urgentes. Le PS propose de convertir le contre-projet direct du Conseil fédéral en une nouvelle révision partielle de la loi sur le CO2 avec une orientation claire, afin de gagner du temps.

« L’engagement du Conseil fédéral pour une Suisse climatiquement neutre d’ici 2050 est réjouissant. Son rejet de l’initiative sur les glaciers est cependant regrettable et son contre-projet direct sans interdiction fondamentale des énergies fossiles à partir de 2050 insuffisant », déclare le conseiller national socialiste Roger Nordmann. « Le temps presse. C’est pourquoi nous devons trouver des solutions efficaces au niveau législatif. Outre l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2050, nous avons besoin d’objectifs intermédiaires ambitieux et d’une trajectoire de réduction linéaire, afin de ne pas avoir à attendre l’année 2045 pour prendre les premières mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre. »

Un champ d’action concret pour une révision partielle de la loi sur le CO2 porte notamment sur la rénovation des bâtiments, un projet qui s’inscrit dans une perspective à long terme et dont les infrastructures sont durables. « Il est essentiel de commencer dès maintenant », déclare Roger Nordmann. « Au niveau législatif, nous pouvons avoir un effet immédiat. En revanche, une modification de la Constitution serait longue et somme toute peu contraignante, compte tenu des articles constitutionnels déjà existants sur l’énergie et l’environnement.

Le PS s’engage à ce que la population puisse exprimer son opinion sur des questions concrètes individuelles après le vote négatif du 13 juin. Après tout, l’analyse d’opinion de gfs.bern sur les votations de juin dernier a montré que la majorité de la population souhaite une protection climatique plus efficace que celle actuellement en vigueur. « La rénovation des bâtiments serait une première étape », déclare Roger Nordmann. « D’autres questions telles que les normes automobiles, la place financière, l’industrie ou l’agriculture doivent faire l’objet de projets de loi particuliers. Après le rejet du paquet global, il s’agit de la seule bonne voie à suivre en termes démocratiques. »
 

Résultat de la consultation du PS Suisse concernant l’ébauche de contre-projet direct du Conseil fédéral à l’initiative pour les glaciers (décembre 2020, en allemand)

11. aoû 2021