L’annonce est tombée la semaine dernière : les primes d’assurance maladie vont augmenter de 4,5% en moyenne. Le seuil de tolérance est définitivement atteint. Les primes sont devenues tellement élevées, qu’elles ne sont plus supportables pour de nombreuses personnes, en particulier pour les familles de la classe moyenne. L’augmentation des coûts ne pourra être freinée qu’à l’aide d’un contrôle étatique et d’une diminution de la concurrence.

Pour des milliers de familles, les augmentations de primes se font ressentir de manière bien réelle dans le budget du ménage. Le PS exige donc que les primes soient enfin représentées dans l’indice suisse des prix à la consommation. « Les primes d’assurance maladie sont un facteur de coût important qui a un impact sur le pouvoir d’achat de nombreux ménages. Si elles sont exclues de l’indice des prix à la consommation, cela a un impact sur la négociation du salaire, sur le budget et sur le plan financier » explique la conseillère nationale (FR) Valérie Piller Carrard.

C’est en premier lieu la concurrence insensée et antisociale dans le secteur de la santé qui mène à des augmentations annuelles de primes. « Des opérations qui ne seraient pas nécessaires mais qui rapporte de l’argent aux hôpitaux, ainsi que la répétition inutile de mêmes recherches tirent les primes vers le haut. Ainsi, le bien être du patient est subordonné à la maximisation du profit. Cette manière de faire est totalement inacceptable » ajoute Pierre-Alain Fridez (JU).

Comme l’a démontré une étude du PS, les hôpitaux représentent le principal facteur de coûts, et plus précisément les hôpitaux privés. «Pour pouvoir rivaliser et faire face à la concurrence dans la recherche du cas le plus lucratif, les hôpitaux se livrent à une véritable course aux armements technologiques et créent ainsi une surcapacité », critique Marina Carobbio (TI), qui a déposé une interpellation en lien avec ce thème. Un renforcement des critères d’admission pour les établissements sur la liste des hôpitaux devrait permettre un meilleur contrôle de la qualité et des coûts, tout en freinant l’augmentation de ces derniers.

Le PS reste aussi convaincu que les assureurs devraient agir de manière plus responsable. Il est avant tout important d’éviter les conflits d’intérêt et de limiter l’influence du lobby des caisses maladie sur le Parlement. Une motion socialiste exigeant une séparation claire entre un mandat parlementaire et des activités pour les caisses maladies est toujours en suspens. Enfin, le PS maintient que les primes ne devraient pas dépasser 10% du budget des ménages. Plusieurs initiatives cantonales en ce sens sont en suspens ou en phase de planification.

05. oct 2016