Suite au débat du jour au Conseil national, il est apparu clairement, une fois encore, en quoi la soi-disant initiative « pour l’autodétermination » a mérité sa nouvelle appellation d’« initiative anti droits humains » : elle constitue en effet une attaque frontale de l’UDC à l’encontre de la protection des droits fondamentaux. Elle remet en question les valeurs suisses, notre tradition et nos droits fondamentaux. Il n’est dès lors pas étonnant que l’UDC ait cherché à dissimuler cela en se livrant à l’obstructionnisme parlementaire le plus pathétique, dans le vain espoir d’empêcher ses adversaires de prendre la parole.

L’acceptation de cette initiative « anti droits humains » serait un coup très dur porté à la défense des droits fondamentaux, parmi lesquels figurent d’importantes conquêtes sociales, notamment le droit de vote des femmes ou l’indemnisation des victimes de l’amiante. Mais l’attaque de l’UDC ne s’arrête pas là : elle vise également nos propres droits. « L’initiative ne vise pas de prétendues valeurs étrangères, mais remet fondamentalement en jeu nos propres valeurs suisses et notre tradition », s’indigne la conseillère nationale (FR) Valérie Piller Carrard.

Si la Suisse devait donner, sans aucune exception possible, la préséance à son droit national par rapport au droit international, elle deviendrait, aux yeux de ses partenaires contractuels et du reste du monde, indigne de confiance, incapable de mener une politique extérieure responsable. Le respect effectif du droit international est pourtant clairement dans l’intérêt du petit pays qu’est la Suisse. Cette initiative s’inscrit de plus en porte-à-faux avec la tradition humanitaire suisse. « La Suisse a aujourd’hui la réputation d’un pays digne de confiance, stable et respectueux des droits fondamentaux. Cette initiative compromet de façon proprement irresponsable ces trois valeurs, qui sont autant de conquêtes sociales ! » conclut Valérie Piller Carrard.

30. mai 2018