Balayer devant sa porte avant de donner des leçons ! Le Seco est au centre d’une affaire de corruption digne d’un feuilleton, mêlant intrigues et conspirations. Dans le même temps, la presse nous apprend que Johann Schneider-Ammann, avant d’être ministre de l’économie, aurait déplacé des millions de francs de son entreprise dans un paradis fiscal offshore, afin de procéder à une « optimisation » fiscale. La population est en droit d’attendre d’un membre du Gouvernement une position claire, malgré les nombreuses maladresses de communication dont sait faire preuve Johann Schneider-Ammann. La publicité de ces informations nécessite désormais une explication complète et détaillée, il est temps de sortir de l’ombre.

Un ministre de l’économie, qui loue en permanence les très hauts standards de son pays, se doit d’être intègre et crédible. En particulier lorsque celui-ci pointe du doigt les profiteurs et dénonce les améliorations sociales comme le salaire minimum, en prétendant qu’elles mettent en danger les places de travail. L’image de serviteur de l’Etat et du peuple du conseiller fédéral Schneider-Ammann est largement écornée, si l’entreprise Schneider-Ammann a effectivement caché des dizaines de millions de francs.

Indépendamment de la question de savoir si l’évasion fiscale est compatible avec la fonction de ministre de l’économie, cette affaire met en lumière les nombreuses faiblesses de notre loi fiscale. Les grosses entreprises peuvent profiter de niches fiscales à coups de millions, alors que les PME et les contribuables doivent compenser les pertes de rentrées fiscales. Près de 40% des investissements directs des entreprises suisses à l’étranger ne visent qu’un gain fiscal, sans vocation productive. A travers l’Europe, c’est l’inconcevable somme de 1000 milliards d’euros de rentrées fiscales qui est ainsi perdue chaque année. Au vu de la réforme de l’imposition des entreprises III qui s’annonce, le PS exige que l’on ferme et que l’on empêche toute création de nouvelles niches fiscales. 

31. jan 2014