C’est avec une minute de silence que le Groupe socialiste a rendu hommage aux victimes des différentes catastrophes humanitaires liées à l’immigration de ces derniers jours. Après la mort par asphyxie de douzaines de refugié-e-s sur une autoroute autrichienne, il est d’autant plus clair que la situation ne peut plus perdurer. Pour Roger Nordmann, vice-président du Groupe socialiste, il est que clair que « nous avons laissé trop longtemps les réfugiés dans un désespoir les poussant à mettre en jeu leur vie. Penser qu’il suffit de rendre le pays ‹ moins attractif › est une grave erreur et un leurre ». Le PS exige que la politique migratoire suisse soit révisée : un lieu d’accueil légal et une voie sécurisée est nécessaire pour les réfugié-e-s et l’isolement et l’intimidation doivent céder la place à une culture d’accueil. La Suisse est un pays fortuné, dans lequel le domaine de l’asile fonctionne bien. Le PS demande au Conseil fédéral de rehausser clairement le contingent de réfugié-e-s syrien-ne-s et d’être actif pour la mise en place d’une politique européenne coordonnée et humaine sur la question de l’asile.

Le Groupe socialiste s’est prononcé unanimement lors de sa séance de samedi, en faveur de la réforme de l’asile, et la soutiendra au Conseil national lors de la session d’automne. Comme l’a expliqué Cesla Amarelle, conseillère nationale (VD), « la restructuration du domaine de l’asile devrait servir d’exemple à une politique européenne humaine : des centres bien équipés, dans lesquels les réfugié-e-s sont protégés et peuvent recevoir des conseils juridiques gratuits et une procédure accélérée, limitant la période douloureuse d’incertitude. Soyons clair, si l’on veut améliorer le domaine de l’asile, on ne peut que soutenir cette réforme ».

Avec la restructuration de l’asile, la Suisse peut jouer un rôle de précurseur en Europe. Alors que le domaine de l’asile fonctionne déjà bien en Suisse, certaines parties de l’Europe connaissent des situations dramatiques. Il est clair que la question des réfugié-e-s doit trouver une réponse européenne. Le nationalisme égocentrique et narcissique fait prendre des risques insensés aux réfugié-e-s et conduite à une indigne politique d’expulsion.

Le PS exige du Conseil fédéral qu’il mette en place une politique migratoire active, humaine et coordonnée sur le plan européen, notamment au travers des points suivants :

  • Un changement de paradigme en faveur de l’ouverture et de l’intégration sur les questions d’isolement et de dissuasion.
  • La participation de tous les pays européens à une clé de répartition des migrant-e-s en fonction des possibilités de chacun.
  • Réintroduction des demandes d’asile dans les ambassades au niveau européen.
  • L’aménagement de centres de réception, selon les modèles suisses et néerlandais, mais à une échelle européenne. Ces centres permettraient d’éviter que les migrant-e-s ne mettent leur vie en danger sur les routes européennes, après avoir rejoint, généralement, l’Italie ou la Grèce.
  • Comme l’Allemagne l’a déjà mis en place, l’abandon provisoire des règles de Dublin pour les réfugié-e-s syrien-ne-s. 
29. aoû 2015