Le projet de réforme de la LPP n’est rien d’autre qu’une politique en faveur des hauts revenus. La majorité de droite de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS-N) joue allègrement le jeu des assureurs et torpille la réforme en écartant de la table le compromis des partenaires sociaux. Le Conseil des États devra désormais impérativement corriger le tir pour éviter l’échec de la réforme.

La majorité de droite de la CSSS-N poursuit son torpillage de la réforme de la prévoyance professionnelle. « En jouant le jeu des assureurs, elle crée de nouveaux privilèges fiscaux pour les plus aisé-es, ce qui conduira à d’importantes pertes fiscales. Ce projet ne fait que favoriser l’épargne privée au détriment d’un système de prévoyance qui devrait être pensé dans l’intérêt des personnes à faible et moyen revenu », commente le conseiller national socialiste Pierre-Yves Maillard (VD). « Les compensations prévues sont, pour les femmes qui ont déjà des rentes plus basses en raison de la discrimination salariale, absolument insuffisantes. » Pour obtenir de meilleures rentes à leur retraite dans le cadre du deuxième pilier, il deviendra encore plus nécessaire pour elles de puiser dans leurs propres réserves, ce qui revient à laisser les personnes à faibles revenus sur le bas-côté.
 
En balayant ainsi toute possibilité de compromis avec les partenaires sociaux, la majorité de droite de la CSSS-N risque l’échec pur et simple de la réforme. Les mesures compensatoires ne sont pas suffisantes et leur financement ne fait preuve d’aucune solidarité. « Le Conseil des États doit maintenant corriger ça », poursuit Pierre-Yves Maillard. « Nous combattrons avec énergie un projet qui pénalise les femmes et les personnes disposant de faibles et moyens revenus. Faire baisser les rentes des personnes de moins de 50 ans, tout en offrant des privilèges aux plus aisé-es sans aucune compensation viable pour la majorité de la population est inacceptable. » Il est hors de question de payer plus pour des rentes plus faibles.

29. oct 2021