Cinq ans après Fukushima, les centrales nucléaires suisses sont au bord de la catastrophe financière. Les exploitants de centrales, dont le groupe partiellement privatisé Alpiq, en appellent aux pouvoirs publics. Ce que le PS craignait risque bien d’arriver : ce sont les contribuables qui vont passer à la caisse. Pour le PS, il est hors de question qu’une société de sauvegarde reprenne les centrales. Par contre, le PS est prêt à discuter sur une société de liquidation avec participation de l’Etat afin d’organiser une sortie rapide du nucléaire.

Depuis la catastrophe de Fukushima le 11 mars 2011, il y a cinq ans, il ne fait plus aucun doute que l’ère du nucléaire touche à sa fin. Les dangers pour l’être humain et l’environnement sont beaucoup trop importants. Ces derniers jours, la Suisse a pu se rendre compte que l’énergie nucléaire présente aussi des risques financiers. Pour le conseiller national Roger Nordmann (VD), « plus personne ne croit à la légende de l’énergie nucléaire rentable. L’opinion publique prend maintenant conscience de ce que le PS maintient depuis des décennies : l’énergie nucléaire est hautement déficitaire. Les exploitants de centrales nucléaires perdent quotidiennement de l’argent.» L’effondrement financier menace les groupes énergétiques, qui appartiennent en grande partie au secteur public.

Si les groupes énergétiques venaient à faire faillite, ce serait les contribuables qui passeraient à la caisse. La désaffectation et la déconstruction des centrales nucléaires engloutiraient également des milliards d’impôts. Il est choquant de constater que la branche du nucléaire demande maintenant l’aide du secteur public, alors qu’elle a déjà bénéficié durant des décennies d’une assurance gratuite de la part de l’Etat et qu’elle a pu s’enrichir en négligeant les coûts de désaffectation et de traitement des déchets. Dans de telles circonstances, il vaut mieux une fin effroyable qu’une frayeur sans fin.

Si le secteur public doit venir à la rescousse, il faut que ce soit sous certaines conditions : « nous proposons que le les centrales en faillite soient gérées par une entreprise étatique de liquidation. Mais seulement à condition qu’un délai fixe et rapide de mise hors service soit défini. De plus, il est indispensable d’impliquer les propriétaires et les actionnaires des centrales nucléaires, eux qui ont encaissé des dividendes pendant des dizaines d’années. Il est hors de question de continuer une exploitation par le secteur public à durée indéterminée » précise Roger Nordmann.

Par ailleurs, nous devons éviter que les groupes énergétiques, dans la panique, ne bradent le patrimoine du peuple : les installations hydroélectriques représentent l’avenir de l’énergie en Suisse et si elles devaient être vendues, il faudrait impérativement que ce soit aux collectivités publiques.

10. mar 2016