En Suisse, toutes les deux semaines, une femme est tuée dans le cadre familial. Ce bilan effrayant met en lumière les facteurs de risque structurels encore présents en Suisse. C’est pourquoi les Femmes socialistes appellent à participer le 11 décembre 2021 à la manifestation nationale contre les féminicides organisée par l’Alliance suisse Ni-Una-Menos à Zurich (rendez-vous à 14h00 à l’Helvetiaplatz). La violence liée au genre est une problématique qui touche l’ensemble de la société et qui résulte d’un manque d’égalité, de rôles stéréotypés et de la masculinité toxique.

« Il faut maintenant un signe clair, car chaque agression contre une femme est une agression contre nous toutes », déclare Martine Docourt, co-présidente des Femmes socialistes suisses. « En outre, les féminicides ne sont que la pointe de l’iceberg. Les derniers chiffres de la Fédération Solidarité femmes de Suisse et du Liechtenstein montrent que près d’une femme sur deux et un homme sur quatre subissent des violences domestiques et que 430 000 femmes ont été violées dans notre pays. »
 
Les Femmes socialistes suisses soutiennent l’ensemble des revendications de l’Alliance suisse Ni-Una-Menos. « Nous, les Femmes socialistes suisses, avons présenté ou présenterons ces revendications au Parlement », explique Martine Docourt. « La reconnaissance du concept de féminicide, la reconnaissance de la violence liée au genre comme motif d’asile, l’allocation d’1 % du PIB en faveur de la lutte contre la violence liée au genre, les campagnes de prévention, la révision du droit pénal relatif aux infractions sexuelles ou le service de consultation 24 heures sur 24 pour les personnes victimes de violence sont autant d’éléments à mettre en place rapidement. »
 
Cependant, beaucoup de ces revendications risquent d’échouer à cause de la majorité de droite. « Cette majorité est co-responsable de la violence que subissent les femmes dans ce pays », déclare Tamara Funiciello, conseillère nationale (BE) et co-présidente des Femmes socialistes suisses. « Nous en avons assez des déclarations du bout des lèvres – il faut maintenant des mesures concrètes ! La protection des victimes et la prévention de la violence doivent enfin devenir une priorité politique, avec des moyens et des ressources suffisants. »
 
Les Femmes socialistes suisses luttent côte à côte avec le mouvement féministe pour une révision du droit pénal relatif aux infractions sexuelles selon le principe « seul un oui est un oui ». « Tout acte sexuel sans consentement doit être reconnu comme un viol dans la loi, et ce, indépendamment du genre de la personne concernée », explique Tamara Funiciello. « Cette revendication est largement approuvée, comme le montre clairement la forte participation de la société civile à la consultation sur la révision du droit pénal relatif aux infractions sexuelles : plus de 11 000 personnes ont répondu à notre appel et ont déposé une prise de position. C’est remarquable et les politiques doivent en prendre acte. »

24. nov 2021