Comme l'a annoncé Tamedia aujourd'hui, le groupe privé arrêtera d'éditer le journal « Le Matin » dans son format papier. Cela démontre, une fois de plus, le poison qu'est la pensée du pur profit pour la diversité des médias en Suisse. En Suisse romande en particulier, ce nouveau démantèlement se révèle dévastateur dans un paysage médiatique diversifié et de qualité. Cette situation dramatique ne fait qu'appuyer la demande urgente du PS Suisse visant à créer des possibilités de soutien à la presse écrite dans la nouvelle loi sur les médias.

Avec l'annulation de la parution du journal « Le Matin », Tamedia fait exploser une nouvelle bombe dans le paysage médiatique suisse. La Suisse romande perd l'un de ses derniers quotidiens, jetant 41 employé-e-s au chômage. Dans le même temps, le groupe de médias a réalisé l'an dernier un bénéfice de 170 millions de francs ! Tamedia poursuit donc son approche purement orientée vers le profit et considère le journalisme comme une activité uniquement lucrative. « C'est une évolution dangereuse pour le journalisme de qualité et le quatrième pouvoir de notre démocratie », prévient Jacques-André Maire, conseiller national (NE).

Le PS exige depuis longtemps que la nouvelle loi sur les médias protège tous les différents médias et crée une base d'encouragement et de valorisation du journalisme. La presse a, elle aussi, besoin de mesures lui permettant de financer et de réguler la diffusion des journaux. « L’exemple de la disparition du journal “Le Matin” montre une fois de plus que le journalisme n’est pas un simple produit de marché pouvant être laissé à disposition d’un groupe à but purement lucratif », critique Jacques-André Maire. En ce qui concerne la situation des travailleurs concernés, Tamedia devra se conformer aux demandes des syndicats afin d’envisager des alternatives à la suppression précipitée du quotidien.

07. juin 2018