Voilà des décennies que le PS est le principal parti politique qui s’engage en faveur d’un service public solide, efficace et abordable. Nous jugeons ainsi qu’il est fondamentalement souhaitable d’ancrer son renforcement dans la Constitution fédérale. Pour autant, les socialistes considèrent que l’initiative populaire qui s’autoproclame «En faveur du service public» va tout sauf dans la bonne direction. Pour la conseillère aux États Géraldine Savary, « interdire aux entreprises de service public de faire des bénéfices reviendra à réduire les moyens nécessaires à leur financement. Avec - pour conséquence - la réduction de leurs prestations, des économies sur l’entretien au quotidien ou encore une pression accrue sur le personnel ainsi que sur ses conditions de travail ».

Le PS est LE parti du service public. Il met tout en œuvre pour faciliter un accès généralisé à des prestations de qualité supérieure à des prix raisonnables et dans toutes les régions du pays. Et si l’initiative «En faveur du service public» traitée, ce mardi, par la Commission des transports et des télécommunications du Conseil des États (CTT-E) prétend défendre les mêmes objectifs, force est de constater qu’elle fait fausse route. Sans même s’appesantir sur les éventuelles motivations des initiants, leur volonté d’exclure tout profit pour les entreprises publiques suffit à invalider toute perspective de succès pour un texte jusqu’au-boutiste. Il convient donc de se réjouir de son clair rejet par la CTT-E.

C’est vrai: les entreprises de service public doivent certainement mieux prendre en compte le dépit comme les remarques récurrentes de leurs usagers. Ce n’est qu’à cette condition qu’elles demeureront en mesure de maintenir des standards élevés au niveau de la qualité, de la fiabilité et d’un service véritablement universel. En revanche, interdire aux CFF ou à la Poste d’engranger tout bénéfice ne réduira pas les files d’attente, ni ne rendra les wagons plus propres. Au contraire : sans les moyens financiers nécessaires, il faudra s’attendre à de nouvelles réductions de prestations et à une pression démesurée sur des employé-e-s qui s’attachent déjà, au jour le jour, à faire leur maximum. Raison pour laquelle toute modification constitutionnelle devrait s’attacher avant tout à renforcer le service public plutôt qu’à déstabiliser les entreprises qui en ont aujourd’hui la charge.

12. aoû 2014