La guerre d'agression de Poutine en Ukraine est en partie financée depuis la Suisse. Pour empêcher cela, le PS demande depuis plusieurs semaines la mise en place d'une task force chargée d'examiner la place financière suisse et les structures de fortune des oligarques proches du Kremlin. Il a obtenu à cet effet une session extraordinaire au Parlement lors de la prochaine session d'été. Il est dès lors absolument incompréhensible que le Conseil fédéral rejette la demande de création d’une telle task force. Car la Suisse, en tant que place commerciale et financière centrale, dispose d'un levier énorme pour couper les flux qui financent la guerre et l’encouragent. Il est grand temps d’arrêter de détourner le regard de cette réalité.

« Il n'est pas possible que le Conseil fédéral acclame le président ukrainien Zelenski au WEF, puis refuse de couper les financements de la guerre », déclare le conseiller national socialiste Baptiste Hurni (NE). « Mais cela correspond peut-être à la déclaration incompréhensible du conseiller fédéral Maurer, qui estime que la Suisse devrait freiner sa politique de sanctions. » Ainsi, le Conseil fédéral poursuit sur sa lancée : non content d’avoir hésité pendant des jours à reprendre les sanctions contre la Russie, il reste honteusement passif dans leur mise en œuvre et dans l’accompagnement des cantons et refuse maintenant la e lda création d’une taskforce qui permettrait de faire la lumière sur la situation.

La task force – composée de représentants du Département fédéral des finances, de la FINMA, du Ministère public de la Confédération, du Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent et, le cas échéant, du secteur financier ­– devrait systématiquement se procurer une vue d'ensemble des fonds, des biens immobiliers et des œuvres d'art des oligarques stockés en Suisse et les confisquer. « Nous devons découvrir à qui appartiennent les sociétés-écrans qui financent la guerre depuis la Suisse », déclare le conseiller aux États socialiste Carlo Sommaruga (GE). « C'est la seule façon de mettre en œuvre des sanctions de manière crédible. » Des améliorations de la loi sur le blanchiment d'argent et de la loi sur les embargos pour que la Suisse ne se retrouve plus dans une telle situation sont également impératives.

25. mai 2022