Vous avez aimé le feuilleton du coût faramineux des médicaments en Suisse ? Mais si, rappelez-vous : les médicaments génériques coûtent des prix parfois 30 à 40 fois plus élevés en Suisse que dans les pays qui nous entourent. A force de marteler que cela était inadmissible dans un système où chacun-e paie des primes maladie très élevées, le Conseil fédéral a fini par proposer… la solution qui marche pour tous nos voisins (et qui a permis de faire en sorte que les prix soient 30 à 40 fois moins élevés) ! Mais le Parlement fédéral a écarté d’un revers de la main cette solution, appelée « prix de référence des médicaments » sous le poids de divers lobbies et intérêts peu reluisants.

Alors vous allez adorer la nouvelle escroquerie légale au moins aussi importante : le prix des analyses médicales en Suisse. En effet, « Monsieur Prix » a publié un rapport explosif au mois de février 2022 qui démontre que les tests d’analyses médicales sont 233% plus chers dans les laboratoires spécialisés en Suisse que la moyenne entre la France, l’Allemagne et les Pays-Bas. Ils sont même 442% plus chers lorsqu’ils sont effectués dans les cabinets médicaux. Rendez-vous compte : dans le cadre des analyses les plus courantes, il est possible de faire payer un test 55 centimes en Allemagne, contre 17.10 francs dans un cabinet médical suisse ! 

Cette différence s’explique par trois facteurs : d’abord, la Suisse n’a que peu révisé les prix de rémunération de ces analyses, alors que les coûts ont énormément diminué en raison de l’automatisation. Ensuite, il s’agit d’un domaine où les patient-es paient souvent le prix par le biais de leur franchise, ce qui n’en ferait donc pas une réforme « prioritaire ». Enfin, les pays qui nous entourent ont mis en place des réformes ambitieuses, dont les effets se font aujourd’hui sentir, alors que nous sommes encore à la traîne. 

Lors de la dernière session des Chambres fédérales, nous avons déposé une motion pour demander au Conseil fédéral de prendre des mesures. L’expérience du prix de référence des médicaments, torpillée par les lobbies pharmaceutiques et des pharmacien-nes, ne nous invite pas à l’optimisme. Mais il est impératif d’agir rapidement, car ces économies contribueront à la diminution tant attendue des coûts de la santé… sans que les patient-es ne soient perdant-es ! 

17. mar 2022